Être en paix

Être en paix.

C’est le seul état qui existe, tout le temps. Ressentir cette paix, c’est contacter cette confiance absolue que tout ce qui est vécu est un appel à intégrer l’expérience pour plonger, fusionner, devenir la seule réalité qui existe : l’état de paix. 

Laisser la tristesse s’exprimer, depuis cet état de paix qui ne cherche pas à s’en divertir ni à s’y complaire. La tristesse se dissout dans la paix, qui n’a pas disparue avec la tristesse. Laisser la joie se manifester, depuis cet état de paix qui ne cherche pas à la maintenir, ni à la supprimer, puisqu’il n’y a pas d’expérience meilleure qu’une autre. 

Se laisser traverser par l’expérience, quelle qu’elle soit, et répondre à l’appel de la fusion dans l’état de paix qu’elle propose.

L’espace des constellations est un espace où l’on demande courageusement de voir ce que l’on fuit. Puis de se laisser traverser par ce que l’on fuit en l’intégrant, en se laissant remplir et pénétrer, jusqu’à ce que cela aussi fusionne dans et avec l’état de paix. L’océan.

Se désillusionner et accepter de se désillusionner.

Se mettre en mouvement et accepter le mouvement, en présence. 

Faire l’expérience, que lorsque tous nos actes s’élèvent de notre intention de maintenir ou au contraire de transformer la réalité, de la contrôler afin d’échapper aux vagues, nous nous décentrons de l’océan et nous nous agitons perpétuellement dans les vagues, en allant de l’une à l’autre. 

Puis faire l’expérience que lorsque nous acceptons enfin l’existence des vagues, nous pouvons les accueillir depuis l’océan. Être immobile soi-même, laisser le reste être impermanent.

Chaque expérience n’est qu’un appel de la vie à fusionner dans cet état de paix. Cette fusion est une disparition, une verticalisation, un étirement, un enracinement. C’est l’expérience de la confiance inconditionnelle. 

C’est la résolution de toute constellation. 

Constellons.

Je suis

Notre quotidien est fait de dualité. En nous, chaque mot porte en lui son inverse. Chaque regard porte en lui ce dont il se détourne. Des choix qui portent en eux notre représentation d’un monde où chaque signifiant est aussi et en même temps une valeur, un jugement, et désigne intrinsèquement le contraire de ce signifiant, sa valeur ou jugement inverse. 

Et c’est ainsi que nous croyons que si ce n’est pas bien, c’est mal. Et que si ce n’est pas mal, c’est bien. Que si c’est lumière, ce n’est pas obscurité. Et que si ce n’est pas obscurité, c’est lumière. Et chaque signifiant valorise et juge un signifié qui pourtant est parfaitement neutre en soi, car tout simplement existant. Et chaque signifiant, parce qu’il est valorisé et jugé, crée une tension : la tension de l’inverse. La guerre à l’inverse. Le combat contre le contraire. On croit qu’il y a des choses qui devraient être et des choses qui ne devraient pas être. Alors que être est la seule réalité.

Et si la réalité était sur la tranche, le fil, cet espace infini entre deux signifiants opposés, là où il n’y a plus d’opposition, de contraire, de tension ?. Juste la Réalité, qui englobe tout.

Ouvrir le regard au point qu’il englobe tous les possibles et leurs contraires, pour demeurer dans ce centre infini où rien ne vient interférer avec l’immobilité, cette paix pour laquelle il n’y a pas de contraires, pas d’opposés, pas de valeur. 

La Réalité qui émerge lorsque nous nous abandonnons à l’expérience sphérique sans limite « ni tout cela, ni tout ceci » est un point, une densité de paix, d’immobilité intérieure. Un point d’abandon à cette réalité ultime, où nous cessons d’imaginer des conséquences, des contreparties, des échanges, des actions et réactions, qui interfèrent dans le déploiement de cette immobilité intérieure, et qui impriment alors une courbe à l’univers, une déformation : le cours de notre vie telle que nous la jugeons.

Grandir sur Terre, dans un groupe d’êtres humains, c’est faire l’expérience de l’apprentissage du parti pris, l’apprentissage de la polarité, où l’on croit que si « avoir raison » existe, alors « avoir tort » existe aussi. Or, il n’y a ni « avoir raison » ni « avoir tort ». (Et si personne n’a raison ni tort, alors personne n’est coupable). A chaque fois qu’on se fait avoir par la dualité on génère la possibilité même d’une croyance souterraine en un Dieu et un Diable. Et à partir de là, toutes les croyances duelles existent et prennent appui sur cette première croyance originelle. Croyance du vrai et du faux, et ainsi de suite.

Abandonner cette croyance en toutes les polarités, en l’existence même de la polarité, crée une concentration immense d’énergie en un point central où tout cela n’existe pas. L’idée même de vérité n’existe pas car il n’y a pas de mensonge possible. C’est un point où il n’y a pas d’ignorance possible, l’ignorance n’existe pas. La vérité / le mensonge, le vrai / le faux, l’innocent / le coupable, l’amour / l’absence d’amour n’existent que parce qu’on prend parti, que parce qu’on n’est plus dans ce centre. Être dans le centre, c’est au micron près, c’est un point infinitésimal. Et à cet endroit, il ne peut pas y avoir d’ignorance car il n’y a pas de parti pris, il ne peut pas y avoir d’oubli non plus parce qu’il n’y a pas de parti pris. Il n’y a pas d’absence, pas de polarité. Ce point est extrêmement dense. Ce point est un point où la lumière n’existe pas, elle n’éblouit pas, ce n’est pas une lumière blanche, ni colorée. Le sombre n’existe pas non plus, il n’y a pas la possibilité de ne rien voir. Il n’y a tout simplement pas de lumière ni de sombre. La lumière n’existe tout simplement pas, l’idée même de lumière n’existe pas. il n’y a pas de lumière donc il n’y a pas son contraire. Il n’y pas de choix possible entre quelque chose qui serait de la lumière et quelque chose qui serait du sombre. Il n’y a pas de choix, car il n’y a pas de polarité.

Le temps n’existe pas. Sans l’illusion du passé, on vit chaque instant sans l’expérience du précédent. Ce qui signifie qu’on pourrait vivre minute après minute la même situation, mais minute après minute il se passerait quelque chose de tout à fait différent (ou non). une situation où quelqu’un viendrait à nous, entraînerait des réactions tout à fait différentes instant après instant parce qu’aucune de ces situations ne seraient perturbées par une expérience précédente. Chaque instant est vécu avec ce qui est là. On arrête de croire dans l’expérience passée et de son enseignement. Parfois la réponse juste à une situation c’est d’aller vers cette personne, parfois c’est de partir, parfois c’est de mourir, mais toutes ces réponses n’ont aucun lien avec le passé, elles viennent uniquement de l’instant. S’il n’y a plus cette croyance-là, d’un passé générateur de présent, alors on ne crée plus de Karma. Ça n’existe plus.

Le karma vient de la croyance que chaque action crée une dette ou une créance. Parce que l’on croit que l’on est à l’origine d’une action et qu’on juge cette action depuis l’espace de la polarité. Mais si l’on sait (se souvient) qu’il n’y a ni dette ni créance, que chaque action s’épanouit sans mémoire ni passé, alors il n’y a pas création de karma.

Détachons-nous de notre attachement à la mémoire, au bagage. Détachons-nous de notre amour de nos mémoires, cet attachement vient interférer dans la possibilité de vivre l’instant unique. Quand il y a mémoire, il y a prise de parti. La mémoire est une croyance, une illusion, qui vient de l’illusion du temps, de l’illusion du passé, présent, futur. Se souvenir, c’est savoir, et savoir c’est savoir la totalité. Un peu comme si vous vous souveniez du futur autant que du présent autant que du passé.

Notre propre gravité est notre centre, notre centre est notre gravité. Soit on décide d’être tout le temps et entièrement attiré par notre propre point de gravité, soit on se laisse prendre par la gravité d’autres points. En même temps, tous ces points viennent bien du même endroit et vont bien au même endroit, (sans aller nulle part, et venant de nulle part. Sans aller ni venir). Si on se laisse attirer uniquement par notre centre de gravité personne d’autre ne peut être pris par notre centre de gravité. Et bien sûr, on ne peut être pris par le centre de gravité d’aucun autre point.

Il s’agit de s’abandonner à son propre centre de gravité comme si c’était un trou noir et de se laisser entièrement s’effondrer à l’intérieur, indéfiniment, éternellement, c’est à dire sans temps. (Eternellement = espace sans temps = espace point = espace instant unique).

Tous ces centres de gravité que l’on prend pour des vies ne sont en fait que les « atomes » de cette « lumière », qui n’en est pas une, de la source qui n’en est pas une, car elle ne jaillit pas, elle est. Ce sont juste des points de gravité une infinité de points de gravité qui ont leur propre gravité qui s’attire elle-même, qui s’effondre sur elle-même à l’intérieur d’elle-même, juste un point. Tous ces points ne forment qu’une seule existence, qu’une seule vie, qu’ « un seul ». Ce Un. Et ce UN, c’est cette source dont certaines personnes parlent, comme si elle était à l’extérieur. (L’existence d’une source, est elle-même une illusion. cette illusion génère encore l’idée de polarité : une origine et une descendance, un centre et une périphérie. Il n’y a pas de point central auquel tous les points de gravité sont reliés.)

Nous avons l’illusion que nous sommes des personnes individuelles alors que tout n’est que points de gravité. Chaque point de gravité est la « source ». Il y a mouvement de ces points de gravité lorsque ces points de gravité se laissent attirés par les autres points de gravité. Plus les points de gravité s’effondrent sur eux même et ne s’attirent entièrement et complètement que par leur propre gravité, plus l’immobilité se déploie, il n’y a plus d’agitation, il y a juste cet état d’être immobile qui est alors perçu. Cet état d’être immobile, être ce point de gravité qui s’effondre sur lui même à l’infini, qui ne s’attire que lui-même entièrement, c’est être la totalité de tous les points de gravité, chacun fractal de la totalité.

Ce qui est reconnu, c’est qu’il n’y a pas de source, pas de descendant, pas de centre ni de périphérie, juste un UN, chaque point est ce UN dans sa totalité (fractal). (C’est erroné de dire que chaque point est une partie du UN. Chaque point est cet unique UN. C’est un point qui est la totalité.)

Le fait d’être enfin dans sa gravité, de s’effondrer indéfiniment dans sa propre gravité attire notre point à une vitesse qui n’existe pas, qui est sans vitesse, dans une immobilité qui nous fait être la « source », ou plus exactement qui nous permet enfin de percevoir que nous sommes la « source », c’est à dire la totalité. Lorsqu’il y a des gravités qui se prennent au jeu d’être attirées par les gravités des autres points, ça crée ce mouvement qui donne l’impression que ces points vont dans le sens opposé à la « source », (alors que c’est impossible puisqu’ils sont aussi la source.) C’est l’illusion de séparation.

On est juste des petits points de gravité immobiles et tous ensemble nous formons qu’une seule vie sans être des éléments de cette vie, puisque nous sommes chacun la totalité de cette unique vie.

Une seule vie = tout ce qui se produit c’est cette seule vie. S’il n’y a qu’une seule vie, tout le temps (c’est à dire éternellement), Il n’y donc qu’une seule conscience, qu’une seule existence. (Eternellement = espace sans temps = espace point = espace instant unique)

Ainsi, lorsqu’on dit mon fils, mon frère, mon ami, l’arbre, le chien, le chat, on se trompe complètement et on pourrait juste dire JE. JE miaule, JE mange des croquettes, JE creuse avec mes racines le sol que JE suis (JE creuse JE avec les racines de JE), JE fane, JE meurs, JE tape JE, JE viole JE, JE détruit JE, JE donne naissance à JE, J’embrasse JE, JE prends JE dans les bras de JE, JE crie JE, JE chuchote JE, J’entends JE. ET bien sûr ce JE, ce n’est pas moi.

Et puisqu’il n’y a qu’une seule vie qui existe, et rien d’autre, lorsqu’on perçoit ça, on est dans l’amour de ce qui arrive tout le temps, et plus exactement on est l’amour de ce qui arrive tout le temps, parce que l’autre n’existe pas tout simplement, il n’y a qu’une seule vie, qu’un seul JE. Si à chaque expérience on cesse de voir l’autre, et que l’on voit cette unique vie, alors on sort des illusions, des récits, des histoires. il n’y a plus cette illusion du moi, on est l’unique vie. Plus exactement, l’unique vie est. On comprend que si il n’y a qu’une unique vie, alors JE suis partout, dans toutes les dimensions, dans toutes les expériences, tout le temps, à chaque instant.

Il n’y a même pas « chaque instant » car il n’y a rien après quoique ce soit, c’est juste du simultané incessant, éternel. (Eternel = espace sans temps = espace point = espace instant unique)

Daphne Labbé de Montais

La responsabilité

Dans cet univers, nous expérimentons une dimension régie par le principe de causes et d’effets. Le mouvement incessant de notre univers est la réalisation constante de ce principe. Causes et effets. Un autre mot pour ce mouvement incessant issu de cette expérience première d’un souffle originel qui littéralement déforme un univers sans mouvement et le transforme en un univers de mouvement incessant et éternel, de multiplications et transformations, de réactions en chaîne, de modifications, est le terme « Karma ».

Loin de moi l’intention d’expliquer ce qu’est le Karma, loin de moi l’illusion d’avoir compris ce qu’était le Karma. Loin de moi l’arrogance de croire qu’il m’est possible de prédire les effets de toute manifestation et de leurs réactions en chaînes multidirectionnelles.

Juste une petite expérience, une petite réalisation.

D’abord, la grâce de reconnaître que tous les événements, d’instant en instant, ne sont pas « bons » ou « mauvais » ou « injustes », et qu’ils ne sont pas « ma » vie. Ils sont « la » vie. Tout simplement. La grâce de reconnaître qu’il existe un élément, celui de la cohésion (l’élément eau) qui entraîne l’illusion que tous ces événements dont je me souviens, par volonté, forment une histoire, « ma » vie. La grâce de reconnaître enfin qu’il n’y a pas d’histoire. La grâce de ressentir un amour immense, infini, éternel pour « ma » vie, qui n’est en vérité que « la » vie.

Puis l’expérience que tout est un tout de causes et d’effets. A tel point, que toutes les expériences, celles dont je me souviens, que j’ai sélectionnées, que j’ai remarquées, autant que toutes celles dont je ne me souviens pas, que j’ai écartées, que je n’ai pas remarquées, et que l’expérience même du souvenir, du choix, de la sélection, de la production d’une histoire, que l’élément même de la cohésion pour créer une illusion d’un « je » différencié à qui il arrive tous ces événements, tout cela sont les effets de toutes mes pensées, actions, paroles, silences, etc. de « cette vie-ci » comme de toutes mes « précédentes vies ».

Alors la densité de la réalisation de ma responsabilité. Mon entière responsabilité de tout ce qui m’arrive, que j’en ai conscience ou pas.

Alors, avec cette responsabilité, la libération, la légèreté.

En constellation, l’expérience de la responsabilité entraîne toujours une libération. Dans les constellations, nous croyons souvent que nous prenons nos responsabilités par rapport à un événement, un comportement, une souffrance. En réalité, dans les constellations, chacun prend ses responsabilités sans avoir la conscience de l’étendue de ces responsabilités. En réalité, non prenons nos responsabilités, toutes nos responsabilités, y compris celles dont nous n’avons pas conscience, y compris celles qui viennent d’un temps où nous n’existions pas.

Daphne Labbé de Montais

Accepter la réalité telle qu’elle est

Les processus à l’œuvre dans les constellations systémiques pourraient se résumer en l’acceptation de la totalité de la réalité telle qu’elle est.

Accepter nos ancêtres, tous nos ancêtres.

Accepter nos ancêtres, tels qu’ils sont, dans la totalité de leurs expériences.

Accepter notre place, la totalité de notre place.

Accepter notre vie, la totalité de notre vie.

Accepter toutes nos expériences, dans leur totalité.

Accepter ce que nous sommes, dans notre totalité.

Accepter.

C’est ce processus d’acceptation qui conduit chaque représentant à la résolution, qui est une résorption du conflit, du traumatisme, du manque, des projections et des identifications.

Accepter la totalité de l’expérience c’est résorber.

Résorber l’autre en soi.

Résorber soi en l’autre.

Se résorber.

Que se passe-t-il lorsque j’accepte la totalité de l’expérience de la respiration ? J’expérimente que je ne respire pas, mais que quelque chose expire et inspire. J’expérimente que quelque chose ne respire pas, mais que quelque chose SE respire. J’expérimente qu’en même temps que quelque chose s’inspire, la même chose s’expire. Et qu’en même temps que quelque chose s’expire, quelque chose s’inspire. J’expérimente que la respiration n’est pas seulement pulmonaire. Et quelque chose de ce JE que j’emploie se questionne en profondeur.

Que se passe-t-il lorsque j’accepte la totalité d’une expérience traumatisante ? Lorsque j’accepte la totalité de l’expérience de la vie sur Terre ? Lorsque j’accepte la totalité de la réalité ?

J’aime la totalité de mon existence, j’aime toutes les expériences qui l’ont composée, j’aime. Les regards que j’ai posés sur toutes ces expériences disparaissent, il ne reste plus que « ma » vie. « Ma » vie disparaît, il ne reste plus que LA vie. Il ne reste plus que l’amour, il ne reste plus que la gratitude. Il ne reste plus que la grâce. 

Le traumatisme se résorbe, l’expérience de l’amour qui était là aussi s’invite et s’impose. 

Il est vu que lorsque je résiste, je dis non. Lorsque je dis non, c’est un non qui se croit sélectif, et qui en réalité est total. Lorsque je dis non, je dis non aussi à l’expérience de l’amour qui est toujours là mais qui n’est pas perçu au premier plan.  

Je dis non la plupart du temps. Mais lorsque je dis oui, je dis oui.

Je vous invite à emprunter les Constellations pour partir d’un « non » que vous avez dit et arriver au « oui ». Arriver au silence qui s’impose lorsqu’on accepte la totalité de l’expérience.

Daphne Labbé de Montais

Ce que nous possédons

A chaque croyance qui s’évapore, il y a de la place pour ce que nous sommes. S’incarner, jour après jour, c’est certainement se détacher de nos croyances.

Faire de la place en nous, se défaire de nos habitudes, de nos loyautés, afin de s’ouvrir au Choix, à tous les possibles. Garder ce qui nous soutien, ce qui nous libère, ce qui nous console, ce qui nous guérit, ce qui nous inspire. Se défaire du reste, tous les jours. Car il est possible de décider à chaque instant de vivre notre vie sans s’identifier à celle qui nous paraît avoir été la nôtre dans le passé. Il est possible de vivre un autre présent que le passé auquel nous nous sommes identifiés. Car il est possible de changer toutes nos habitudes. Et toutes les identifications ne sont que des habitudes. Toutes les loyautés ne sont que des habitudes. Toutes les croyances ne sont que des habitudes. Toutes nos petites voix, ne sont que des habitudes.

Partir en voyage, longtemps, c’est souvent l’expérience de perdre beaucoup de nos habitudes, de se décoloniser l’esprit. Partons en voyage dans notre quotidien, dans notre façon d’habiter notre existence. De nous habiter.

Grandir avec une maman qui ne regarde pas l’enfant, qui se regarde à travers les manifestations de l’enfant, c’est prendre deux habitudes (entre autres) : celle de regarder sa mère comme elle souhaite être regardée et celle de se battre pour qu’elle nous regarde. Et si nous décidons de perdre ces habitudes, d’accepter que notre mère soit la personne qu’elle est, et de prendre la nouvelle habitude de s’ouvrir et d’accueillir en soi toutes les « mères » justes qui nous entourent et qui nous regardent et se laissent regarder telles qu’elles sont ? Que se passe-t-il alors ? Qu’est-ce que cela change dans notre quotidien ? Comment l’énergie de la trêve (avec notre propre mère) et l’énergie de l’acceptation de toutes les manifestations de relations justes avec des femmes transforment concrètement toutes nos expériences ? Et nous est-il alors possible de se montrer telle que nous sommes, entièrement ?

Grandir avec un père violent peut créer deux habitudes (entre autres) : celle de vouloir briser et minimiser l’expression du masculin – sans discernement – y compris en soi, et celle de rechercher le lien avec le masculin que nous connaissons par « loyauté » envers son père (en réalité, par habitude). Que se passe-t-il si nous acceptons de faire de la place en nous en redonnant toute la responsabilité du comportement paternel au père, et de prendre toute la responsabilité de la conservation des habitudes ? Que se passe-t-il si nous acceptons d’abandonner le combat, de laisser le père tel qu’il est, et de s’ouvrir à toutes les manifestations du « père » juste, du masculin positif qui nous entourent ? Que nous arrive-t-il alors dans nos relations quotidiennes lorsque nous nous ouvrons et accueillons tous les « pères » justes, qui nous respectent ? Que se passe-t-il lorsque l’énergie du masculin est accueillie ?

Que se passe-t-il concrètement lorsque nous abandonnons nos habitudes de vie avec les féminins et masculins négatifs auxquels nous nous sommes identifiés et que nous prenons l’habitude de vivre avec les féminins et masculins positifs qui existent ? Que se passe-t-il lorsque nous acceptons d’accueillir la totalité de l’expérience en nous à partir de maintenant ?

Que se passe-t-il si je prends l’habitude d’accepter tout ce qui se présente à moi lorsque j’inspire ? La totalité de l’expérience ? Je remplis mes poumons bien autrement, mais pas seulement. Je fais aussi, et surtout, l’expérience que dans l’inspire, quelque chose inspire à travers moi, mon corps, et pas seulement dans les poumons. Et dans cet inspire totale, je fais l’expérience que ça s‘inspire (et pas seulement que ça inspire). Une boucle, un cercle. ça s‘inspire.

Que se passe-t-il si je prends l’habitude d’accepter que toute expérience est une proposition d’éveil ? Si je prends l’habitude d’accepter la totalité de chacune des expériences ?

Alors, comme un miracle, la grâce de ressentir s’élever en soi et à travers soi cette gratitude infinie d’avoir vécu toute la vie qui nous a été proposée, depuis le premier jour de conception jusqu’au dernier souffle, qu’elles qu’aient été et seront les expériences qui se sont succédées et continuerons de se succéder. Alors la grâce d’expérimenter que nous ne sommes pas ce corps mais que nous sommes avec lui.

Le vertige que nous n’existons pas, que seul « quelque chose » s‘existe.

Et cette gratitude est entière, soumise à aucune condition et restreinte d’aucune recherche de bénéfice secondaire. Et ce vertige ne procure aucune peur.

Nous ne possédons rien sinon notre responsabilité (en tant qu’individu, en tant que moi), tout le reste est en partage, car nous sommes tout. Nous comprenons que nous nous excluons de nous même lorsque nous excluons les autres (de leur place, de l’accès aux biens et service d’une société, de l’estime, de la rencontre, de notre écoute, de notre respect etc.). Nous nous incluons nous-même à nous-même quand nous accueillons la totalité de ce qui existe, quand nous accueillons l’autre.

Nous ne possédons rien si ce n’est notre responsabilité, tout le reste est en partage.

Nous sommes une totalité qui s‘expérimente. Nous sommes un regard qui se regarde.

Daphne Labbé de Montais

Accepter l’expérience

S‘il y a peu de résistance à concevoir d’accepter totalement, entièrement une expérience que nous trouvons agréable, il est beaucoup plus difficile de concevoir d’accepter totalement, entièrement une expérience traumatique.

Alors que nous nous dissocions lors d’une expérience traumatique, il y a quelque chose de nous qui refuse l’expérience, toute l’expérience entière, et qui dit NON à tout ce qui est en train de se passer, y compris l’Amour et la Compassion qui sont aussi là, toujours présents.

C‘est ce NON total qui rend difficile la voie de la guérison, l’accès à une nouvelle vie. Au moment où on accepte enfin l’expérience entière de l’événement, qu’on ne rejette rien de cette expérience, qu’on la prend entièrement en soi, que l’on en accueille vraiment la totalité, alors s’ouvre un espace d’abandon et de guérison. Parce que l’on cesse de dire NON, et que l’on dit enfin OUI.

On ne dit pas OUI à l’expérience pour qu’elle se reproduise, pour la revivre, mais on dit OUI à l’expérience parce qu’on est tout petit face à l’expérience qui est si vaste. On s’incline simplement devant la toute puissance de la Vie et devant notre petitesse, parce que ce n’est pas notre NON qui va changer les choses. Au contraire, c’est notre OUI qui bouleverse tout. En disant OUI à la totalité de l’expérience, aussi traumatique soit-elle, il y a un espace qui s’ouvre à l’intérieur de nous. L’espace d’accueil de l’Amour inconditionnel qui est toujours là. Cet espace contient la guérison du traumatisme.

Les Constellations apportent à travers l’acceptation de sa propre responsabilité un accès à cet espace d’accueil. Lorsque le représentant peut enfin dire qu’il rend toute sa responsabilité à l’autre, et qu’en même temps il reprend toute la sienne, sans la définir, ni la circonscrire, il ne dit rien d’autre que ce OUI à l’expérience toute entière. OUI à ce qu’il refusait d’accueillir jusqu’à présent, OUI aux conséquences de cette acceptation (l’Amour et la Guérison) comme il atteste de prendre l’entière responsabilité des conséquences du NON initial qu’il avait exprimé jusqu’alors.

Le « Bourreau », retrouve toute sa dignité en reprenant sa responsabilité, il retrouve son intimité avec lui-même, son regard est à nouveau entier car il se voit enfin entier et voit enfin entièrement la « Victime ». La « Victime » retrouve sa dignité en reprenant sa responsabilité, elle goûte à nouveau à la paix avec ce OUI.

Se diffuse alors, petit à petit, cette intimité avec la Vie qui consiste à s’incliner devant sa toute puissance, à attester de notre petitesse, à accueillir l’ensemble d’une expérience – ce qui nous est plaisir, ce qui nous est souffrance, et de nous ouvrir à ce qui est plus grand que cette expérience et qui est contenue en elle.

Daphne Labbé de Montais

Constellations Systémiques, Constellations de l’âme

Accueillir la vie telle qu’elle se présente, à chaque instant.

Au départ, il y a le silence. Puis une ouverture dans l’inconnu, avec confiance. Un mouvement que le corps exprime mais qui vient d’un endroit silencieux et immobile “en” nous. Quelque chose prend son envol, se libère, largue les amarres. Le corps s’ouvre, et quelque chose s’expanse dans un univers que l’on ne voit pas.

Et puis encore le silence.

Et lorsqu’une pensée apparaît, elle est vécu comme apparaissante. Et si une interrogation s’élève depuis le silence, tout en silence, et qui pourrait être traduite par “qu’est-ce qui pense ?” ou “à qui appartient cette pensée ?” ou “est-ce que Je pense ? » ce qui est perçu, compris, depuis le silence et en silence, c’est que cette pensée est un objet du mental, une carotte au bout d’un fil, qu’elle lui appartient entièrement, et que ce n’est pas Je qui pense. Je ne pense pas. Ce qui est expérimenté, c’est que dans le silence, cette pensée n’existe pas, cette envie-là n’existe pas, ce jugement n’existe pas, ce découragement n’est pas réel. Dans le silence, il n’y a pas de pensée. Je vis mais Je ne pense pas, Je suis et donc Je ne pense pas. Et lorsque la parole s’élève depuis le silence, elle est préformée par le silence, pas par la pensée. Impossible de savoir par la pensée ce qui va être dit.

Il y a une fragilité cardiaque. Depuis longtemps. Et puis ? Rien. Aucune envie de la soigner, aucune envie de faire quoi que ce soit pour, contre, avec, sans. Un premier infarctus a été expérimenté, traversé. D’autres ont suivi : ils ont été expérimentés. Et puis ? Rien, c’est tout. 

Il y a juste une pleine acceptation de ce que la Vie propose, une pleine acceptation de ce qui arrive, et de ce qui arrivera. Aucune idée de perte, aucun ressenti de manque, aucune urgence, seule la tranquillité de l’accueil de la Vie telle qu’elle est. Ce n’est pas l’Éveil, c’est très simplement une acceptation totale.

Il en va de même avec les Constellations du mouvement de l’âme. Ce serait passer à côté de leur magie et de leur beauté, que de ne pas voir toute la puissance qu’elles portent quand elles ne cherchent pas à satisfaire une envie, un projet, une urgence, un besoin, une peur, une angoisse, une valeur… Elles ont le pouvoir de laisser s’exprimer à nouveau le dessein de l’âme. 

Alors parfois, on assiste à l’accompagnement vers la mort d’un enfant par sa mère. La “guérison” vient de ce que tout le monde accepte enfin la mort prématurée de l’enfant ; cette acceptation permet enfin à la famille d’accompagner l’enfant tel qu’il le veut vraiment, jusqu’au seuil.

Alors parfois on assiste au départ d’un mari ou d’une épouse, d’un père ou d’une mère, alors que l’on était venu pour que ce départ n’ait pas lieu. Mais on s’incline devant ce mouvement sincère de l’âme : un destin est en cours de réalisation. 

Alors parfois on assiste à un cri “je ne veux pas guérir”, et on accepte enfin de l’accepter, alors qu’on était venu pour une ultime tentative. 

Le mouvement de l’âme n’est pas celui de la thérapie, il apparaît lorsque toute envie a disparu, et que seule persiste l’acceptation de la Vie telle qu’elle est. 

Le mystère grandit, un espace s’ouvre, et plus personne n’existe, seul ce que nous sommes réellement s’exprime.  

C‘est un « risque » à prendre, lorsque l’on vient pour une constellation. Le “risque” de ne pas voir son envie personnelle aboutir. Le « risque » que ce qui sera vécu sera une constellation du mouvement de l’âme. Le “risque” de ne vraiment pas savoir comment la constellation se déploiera pendant, et surtout après. 

Et c’est bien là toute la puissance de l’expérience qui est proposée : s’ouvrir à la Vie telle qu’elle se présente. S’abandonner dans ce qui nous porte, nous meut et qui nous précède.

Daphne Labbé de Montais

L’incarnation

Notre incarnation sur Terre nous situe en un point infiniment petit et pourtant très vaste, qu’est l’intersection entre l’horizontalité et la verticalité de notre expérience.

La verticalité est notre expérience intime avec ce qui est plus grand que soi : la Terre, la Lune, le Soleil, les Etoiles, le Vent, l’ensemble du vivant, toutes les dimensions, le Souffle qui nous anime, le Silence.

L‘horizontalité est notre expérience intime de la société dans laquelle nous vivons : la famille, le travail, l’argent, la propriété, les événements historiques, la maladie,  etc.

Nous pourrions avoir envie d’imaginer un axe vertical et un axe horizontal. Ce serait prendre le risque d’imaginer une intersection en un centre géométrique. 

Parce que ce sont des dimensions infinies, il n’y a pas de centre. L’intersection est une position que nous occupons tout le temps. Nous pouvons croire en un manque dans l’une ou l’autre dimension.  Nous pouvons ressentir une frustration, un désir, de ne pas être davantage ici ou là. Ce qui nous empêche de vivre entièrement l’expérience de la densité que contient ce point minuscule. Ce qui nous jette parfois dans des quêtes.

L‘intersection est un Silence, un vide plein, une absence présente, une présence sans contours, une immobilité dans le mouvement, une solitude qui fait de nous une expression singulière de la totalité. Nous ne sommes pas une partie d’un tout, nous sommes cette totalité qui s’exprime dans une singularité. Nous sommes seuls : nous naissons seuls et nous mourrons seuls, et entre ces deux portes nous sommes seuls. L’univers entier est seul. C’est une autre façon de dire qu’il est Total, et que nous sommes toujours “Total”.

Les Constellations sont une des réponses possibles dans ces quêtes que nous menons, dans ce désir de réparer les liens perturbés avec ce qui est plus grand que nous ou avec les sociétés dans lesquelles nous vivons. Elles sont aussi une voie comme une autre pour explorer cette intersection. Ni plus, ni moins.

Daphne Labbé de Montais

Les 6 réalités des Constellations Systémiques et Symboliques

1 /

La première expérience qui est faite avec les Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques, c’est une expérience d’entraide, de présence à l’autre, bienveillante et authentique. C’est la première réalité des Constellations Systémiques et Symboliques. C’est cette première réalité qui nourrit chaque individu qui vient faire une constellation familiale. Cette expérience que le groupe est bon. Que l’Autre est bienveillant, qu’il sait aider à sa juste place, qu’il ne juge pas, qu’il est volontaire, présent, véritable et authentique.

Cette expérience de l’Autre est forte et puissante. C’est le premier cadeau des Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques. Une expérience du groupe réparatrice, bienfaisante. Une expérience de l’Autre comme un Autre en qui on peut avoir confiance, un Autre qui est bon, qui nous aide et qui nous aime.

2/

La deuxième réalité des Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques, c’est celle de la réalité du « champ », cet espace matérialisé à l’intérieur duquel les Constellations ont lieu. Lorsqu’on est sélectionné pour être représentant, et que l’on pose le pied dans « le champ », tout devient différent. Nos idées sont nouvelles, nos perceptions sont différentes, nos envies sont extraordinaires au premier sens du terme, et nous ressentons à quel point nous ne sommes plus notre « Je » habituel mais bien le représentant (ou l’expression, ou la manifestation) de ce que nous représentons. Cela enlève toute ambigüité et que même si les « histoires » résonnent avec nos propres « histoires », la représentation et les sensations que nous ressentons nous rassurent et nous indiquent bien que nous ne mélangeons rien.

3/

Nous sommes dans un autre espace-temps, ce n’est pas celui de la psychologie, ce n’est pas celui du mental, ce n’est pas celui non plus de notre univers cognitif, c’est celui de l’âme, de l’Esprit, de notre Soi supérieur, de tous les symboles à l’oeuvre en nous. Ce qui est réalisé dans cet espace-temps, les réparations qui sont faites, les résolutions, les transformations se manifestent dans notre mental, dans notre psychée, dans notre univers cognitif, dans notre corps aussi. Elles se manifestent aussi dans notre intuition, dans chacun de nos sens, dans nos liens quotidiens avec notre incarnation : le fait d’être vivant, sur Terre dans notre verticalité, en Société dans notre horizontalité, étant la Nature nous-même. Cela nous change et ça change notre vie, ça change nos relations que nous entretenons avec les autres, quels qu’ils soient, ça change notre façon de travailler. Nous nous exprimons autrement, notre corps s’exprime différemment, et ce qui affleure au bout de nos lèvres, c’est bien notre Etre, ce que nous somme réellement. C’est cette troisième réalité des Constellations Familiales, celle de se passer dans un espace-temps différent et pourtant de se réaliser et de se manifester dans notre vie quotidienne, dans ce que nous sommes et dans nos relations, dans ce que nous vivons intimement, qui les rend si merveilleuses, si fondamentales et si importantes dans un chemin de vie.

4/

Les Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques sont une rencontre initiatique. C’est comme un voyage qui nous décolonise l’Esprit. C’est comme un maître que nous rencontrons et qui ouvre une brèche en nous pour l’éternité. C’est un ciel étoilé. C’est toute la beauté de l’Univers, du Monde, et c’est aussi son mystère qui se dévoile dans les Constellations Familiales et Systémiques. Chacun peut faire l’expérience de ce qui le dépasse, de ce qui l’anime et de ce qui souffle à travers lui et qui le relie à une origine difficilemet disible mais réellement expérimentable. C’est la quatrième réalité des Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques, de nous donner à expérimenter tout ce qui nous dépasse, tout ce qui est plus grand que nous, tout ce qui est si mystérieux ; notre reliance à tout cela, à ce Mystère qui nous anime et qui fait que nous sommes en vie.

5/

La cinquième réalité des Cosntellations Familiales, Systémiques et Symboliques, c’est qu’elles s’appellent Constellations Familiales mais que, bien entendu, il n’y a pas que les relations familiales qui sont travaillées dans les Constellations. On pourrait simplement dire les Constellations Systémiques et Symboliques et cela suffirait amplement. Car ce qui est reconnu et ce qui est exploré, ce n’est pas que la personnalité égotique, c’est aussi notre essence, ce que nous sommes, ce qui Est tel que cela Est. Et comment tout cela est en réseau avec tout. Ainsi tout peut être mis en représentation : la famille, les animaux, les éléments, les collègues de travail, l’argent, la peur, l’amour, les émotions, les sentiments, les différents règnes, les concepts… Car tout est système et, surtout, parce qu’il n’y a que sur cette planète que nous sommes les filles ou les fils de quelqu’un, les parents de quelqu’un. Avant cette porte de la naissance et après celle de la mort, nous ne sommes plus les parents de qui que ce soit ni les enfants de qui que ce soit. Et en même temps, nous sommes bien tous, les uns et les autres, unis.

6/

C’est la sixième réalité des Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques : c’est parce que nous naissons seuls, que nous mourrons seuls et qu’entre ces deux portes nous sommes seuls ; c’est parce que l’Univers entier est seul, que nous sommes entiers. Nous sommes pleins. Nous sommes tout l’Univers dans une expression singulière de celui-ci. Et c’est parce que nous sommes l’Univers tout entier que nous pouvons représenter et tout manifester : nous laissons l’expression singulière de quelqu’un d’autre, d’un autre être vivant quel qu’il soit, d’un concept, d’une chose, se manifester dans notre totalité et mettons en sourdine l’expression singulière que nous sommes.

C’est un outil que je trouve absolument extraordinaire et merveilleux. Que j’explore et j’intègre à ma façon, intimement, et que j’aime partager. Et c’est simplement parce que j’aime les Constellations Familiales et Systémiques que j’en anime. Il n’y a pas d’autres raisons.

La Compassion

La compassion est une vérité qui nous ouvre à la réalité de qui nous sommes. C’est un état de grâce, qui nous envahit, comme un présent sacré d’une dimension qui nous dépasse et nous relie.

Elle ne se commande pas, elle ne se fabrique pas, elle s’impose à notre coeur. Et lorsqu’elle est là, elle nous réconcilie avec tout, et nous guérit de nos blessures.

La compassion, c’est la reconnaissance de la souffrance de celui qui souffre, y compris – et surtout – de celui qui souffre de faire souffrir et qui n’a pas conscience d’en souffrir…

Cette reconnaissance de la souffrance balaye d’un souffle toute culpabilité, toute culpabilisation… et met fin à la souffrance elle-même.

S‘ouvrir à la compassion qui est tout le temps là, pour tout le monde, se laisser aller à la ressentir… c’est s’incliner, c’est baisser la garde… et s’ouvrir.