Je suis

Notre quotidien est fait de dualité. En nous, chaque mot porte en lui son inverse. Chaque regard porte en lui ce dont il se détourne. Des choix qui portent en eux notre représentation d’un monde où chaque signifiant est aussi et en même temps une valeur, un jugement, et désigne intrinsèquement le contraire de ce signifiant, sa valeur ou jugement inverse. 

Et c’est ainsi que nous croyons que si ce n’est pas bien, c’est mal. Et que si ce n’est pas mal, c’est bien. Que si c’est lumière, ce n’est pas obscurité. Et que si ce n’est pas obscurité, c’est lumière. Et chaque signifiant valorise et juge un signifié qui pourtant est parfaitement neutre en soi, car tout simplement existant. Et chaque signifiant, parce qu’il est valorisé et jugé, crée une tension : la tension de l’inverse. La guerre à l’inverse. Le combat contre le contraire. On croit qu’il y a des choses qui devraient être et des choses qui ne devraient pas être. Alors que être est la seule réalité.

Et si la réalité était sur la tranche, le fil, cet espace infini entre deux signifiants opposés, là où il n’y a plus d’opposition, de contraire, de tension ?. Juste la Réalité, qui englobe tout.

Ouvrir le regard au point qu’il englobe tous les possibles et leurs contraires, pour demeurer dans ce centre infini où rien ne vient interférer avec l’immobilité, cette paix pour laquelle il n’y a pas de contraires, pas d’opposés, pas de valeur. 

La Réalité qui émerge lorsque nous nous abandonnons à l’expérience sphérique sans limite « ni tout cela, ni tout ceci » est un point, une densité de paix, d’immobilité intérieure. Un point d’abandon à cette réalité ultime, où nous cessons d’imaginer des conséquences, des contreparties, des échanges, des actions et réactions, qui interfèrent dans le déploiement de cette immobilité intérieure, et qui impriment alors une courbe à l’univers, une déformation : le cours de notre vie telle que nous la jugeons.

Grandir sur Terre, dans un groupe d’êtres humains, c’est faire l’expérience de l’apprentissage du parti pris, l’apprentissage de la polarité, où l’on croit que si « avoir raison » existe, alors « avoir tort » existe aussi. Or, il n’y a ni « avoir raison » ni « avoir tort ». (Et si personne n’a raison ni tort, alors personne n’est coupable). A chaque fois qu’on se fait avoir par la dualité on génère la possibilité même d’une croyance souterraine en un Dieu et un Diable. Et à partir de là, toutes les croyances duelles existent et prennent appui sur cette première croyance originelle. Croyance du vrai et du faux, et ainsi de suite.

Abandonner cette croyance en toutes les polarités, en l’existence même de la polarité, crée une concentration immense d’énergie en un point central où tout cela n’existe pas. L’idée même de vérité n’existe pas car il n’y a pas de mensonge possible. C’est un point où il n’y a pas d’ignorance possible, l’ignorance n’existe pas. La vérité / le mensonge, le vrai / le faux, l’innocent / le coupable, l’amour / l’absence d’amour n’existent que parce qu’on prend parti, que parce qu’on n’est plus dans ce centre. Être dans le centre, c’est au micron près, c’est un point infinitésimal. Et à cet endroit, il ne peut pas y avoir d’ignorance car il n’y a pas de parti pris, il ne peut pas y avoir d’oubli non plus parce qu’il n’y a pas de parti pris. Il n’y a pas d’absence, pas de polarité. Ce point est extrêmement dense. Ce point est un point où la lumière n’existe pas, elle n’éblouit pas, ce n’est pas une lumière blanche, ni colorée. Le sombre n’existe pas non plus, il n’y a pas la possibilité de ne rien voir. Il n’y a tout simplement pas de lumière ni de sombre. La lumière n’existe tout simplement pas, l’idée même de lumière n’existe pas. il n’y a pas de lumière donc il n’y a pas son contraire. Il n’y pas de choix possible entre quelque chose qui serait de la lumière et quelque chose qui serait du sombre. Il n’y a pas de choix, car il n’y a pas de polarité.

Le temps n’existe pas. Sans l’illusion du passé, on vit chaque instant sans l’expérience du précédent. Ce qui signifie qu’on pourrait vivre minute après minute la même situation, mais minute après minute il se passerait quelque chose de tout à fait différent (ou non). une situation où quelqu’un viendrait à nous, entraînerait des réactions tout à fait différentes instant après instant parce qu’aucune de ces situations ne seraient perturbées par une expérience précédente. Chaque instant est vécu avec ce qui est là. On arrête de croire dans l’expérience passée et de son enseignement. Parfois la réponse juste à une situation c’est d’aller vers cette personne, parfois c’est de partir, parfois c’est de mourir, mais toutes ces réponses n’ont aucun lien avec le passé, elles viennent uniquement de l’instant. S’il n’y a plus cette croyance-là, d’un passé générateur de présent, alors on ne crée plus de Karma. Ça n’existe plus.

Le karma vient de la croyance que chaque action crée une dette ou une créance. Parce que l’on croit que l’on est à l’origine d’une action et qu’on juge cette action depuis l’espace de la polarité. Mais si l’on sait (se souvient) qu’il n’y a ni dette ni créance, que chaque action s’épanouit sans mémoire ni passé, alors il n’y a pas création de karma.

Détachons-nous de notre attachement à la mémoire, au bagage. Détachons-nous de notre amour de nos mémoires, cet attachement vient interférer dans la possibilité de vivre l’instant unique. Quand il y a mémoire, il y a prise de parti. La mémoire est une croyance, une illusion, qui vient de l’illusion du temps, de l’illusion du passé, présent, futur. Se souvenir, c’est savoir, et savoir c’est savoir la totalité. Un peu comme si vous vous souveniez du futur autant que du présent autant que du passé.

Notre propre gravité est notre centre, notre centre est notre gravité. Soit on décide d’être tout le temps et entièrement attiré par notre propre point de gravité, soit on se laisse prendre par la gravité d’autres points. En même temps, tous ces points viennent bien du même endroit et vont bien au même endroit, (sans aller nulle part, et venant de nulle part. Sans aller ni venir). Si on se laisse attirer uniquement par notre centre de gravité personne d’autre ne peut être pris par notre centre de gravité. Et bien sûr, on ne peut être pris par le centre de gravité d’aucun autre point.

Il s’agit de s’abandonner à son propre centre de gravité comme si c’était un trou noir et de se laisser entièrement s’effondrer à l’intérieur, indéfiniment, éternellement, c’est à dire sans temps. (Eternellement = espace sans temps = espace point = espace instant unique).

Tous ces centres de gravité que l’on prend pour des vies ne sont en fait que les « atomes » de cette « lumière », qui n’en est pas une, de la source qui n’en est pas une, car elle ne jaillit pas, elle est. Ce sont juste des points de gravité une infinité de points de gravité qui ont leur propre gravité qui s’attire elle-même, qui s’effondre sur elle-même à l’intérieur d’elle-même, juste un point. Tous ces points ne forment qu’une seule existence, qu’une seule vie, qu’ « un seul ». Ce Un. Et ce UN, c’est cette source dont certaines personnes parlent, comme si elle était à l’extérieur. (L’existence d’une source, est elle-même une illusion. cette illusion génère encore l’idée de polarité : une origine et une descendance, un centre et une périphérie. Il n’y a pas de point central auquel tous les points de gravité sont reliés.)

Nous avons l’illusion que nous sommes des personnes individuelles alors que tout n’est que points de gravité. Chaque point de gravité est la « source ». Il y a mouvement de ces points de gravité lorsque ces points de gravité se laissent attirés par les autres points de gravité. Plus les points de gravité s’effondrent sur eux même et ne s’attirent entièrement et complètement que par leur propre gravité, plus l’immobilité se déploie, il n’y a plus d’agitation, il y a juste cet état d’être immobile qui est alors perçu. Cet état d’être immobile, être ce point de gravité qui s’effondre sur lui même à l’infini, qui ne s’attire que lui-même entièrement, c’est être la totalité de tous les points de gravité, chacun fractal de la totalité.

Ce qui est reconnu, c’est qu’il n’y a pas de source, pas de descendant, pas de centre ni de périphérie, juste un UN, chaque point est ce UN dans sa totalité (fractal). (C’est erroné de dire que chaque point est une partie du UN. Chaque point est cet unique UN. C’est un point qui est la totalité.)

Le fait d’être enfin dans sa gravité, de s’effondrer indéfiniment dans sa propre gravité attire notre point à une vitesse qui n’existe pas, qui est sans vitesse, dans une immobilité qui nous fait être la « source », ou plus exactement qui nous permet enfin de percevoir que nous sommes la « source », c’est à dire la totalité. Lorsqu’il y a des gravités qui se prennent au jeu d’être attirées par les gravités des autres points, ça crée ce mouvement qui donne l’impression que ces points vont dans le sens opposé à la « source », (alors que c’est impossible puisqu’ils sont aussi la source.) C’est l’illusion de séparation.

On est juste des petits points de gravité immobiles et tous ensemble nous formons qu’une seule vie sans être des éléments de cette vie, puisque nous sommes chacun la totalité de cette unique vie.

Une seule vie = tout ce qui se produit c’est cette seule vie. S’il n’y a qu’une seule vie, tout le temps (c’est à dire éternellement), Il n’y donc qu’une seule conscience, qu’une seule existence. (Eternellement = espace sans temps = espace point = espace instant unique)

Ainsi, lorsqu’on dit mon fils, mon frère, mon ami, l’arbre, le chien, le chat, on se trompe complètement et on pourrait juste dire JE. JE miaule, JE mange des croquettes, JE creuse avec mes racines le sol que JE suis (JE creuse JE avec les racines de JE), JE fane, JE meurs, JE tape JE, JE viole JE, JE détruit JE, JE donne naissance à JE, J’embrasse JE, JE prends JE dans les bras de JE, JE crie JE, JE chuchote JE, J’entends JE. ET bien sûr ce JE, ce n’est pas moi.

Et puisqu’il n’y a qu’une seule vie qui existe, et rien d’autre, lorsqu’on perçoit ça, on est dans l’amour de ce qui arrive tout le temps, et plus exactement on est l’amour de ce qui arrive tout le temps, parce que l’autre n’existe pas tout simplement, il n’y a qu’une seule vie, qu’un seul JE. Si à chaque expérience on cesse de voir l’autre, et que l’on voit cette unique vie, alors on sort des illusions, des récits, des histoires. il n’y a plus cette illusion du moi, on est l’unique vie. Plus exactement, l’unique vie est. On comprend que si il n’y a qu’une unique vie, alors JE suis partout, dans toutes les dimensions, dans toutes les expériences, tout le temps, à chaque instant.

Il n’y a même pas « chaque instant » car il n’y a rien après quoique ce soit, c’est juste du simultané incessant, éternel. (Eternel = espace sans temps = espace point = espace instant unique)

Daphne Labbé de Montais

KI : souffle de la manifestation

Le Ki est le souffle de la manifestation. Une pompe qui bat sous le nombril, qui pompe et diffuse le souffle de la manifestation.

L’espace du coeur ouvre une porte sur la réalité vibratoire ; cette totalité infinie (infinie dans ce qu’elle contient, et sans limites ; c’est ce UN qui est la seule réalité).

Dans notre dimension, ce UN se manifeste dans sa totalité infinie. La manifestation est une expression de la totalité infinie de ce UN. Ce UN porte la possibilité de la manifestation spécifique à notre dimension. Donc, il y a manifestation. C’est un souffle. Tout ce qui existe dans notre dimension existe parce qu’il est « soufflé ». Tout ce qui existe, existe donc parce qu’il a un KI. Tout ce qui existe possède un ki. Plus ou moins fort.

La porte du coeur permet de plonger dans l’infini de la réalité vibratoire, de ce UN, de l’explorer. C’est la rencontre avec le Mystère.

Le KI est la pompe de la manifestation de ce UN. Plus notre KI est activé, plus il manifeste ce UN à travers chaque être vivant : de l’expression de l’ADN à l’expression de la totalité de notre potentiel, de nos choix, de notre personnalité (le petit moi) autant que notre essence.

Plus le KI est fort, plus notre capacité à manifester est grande. Plus l’espace de notre coeur est spacieux, ouvert, plus le pouvoir de manifestation de notre KI s’unit à cet espace et plus nous manifestons notre essence.

Coeur faible, KI fort : manifestation des intentions issues de notre personnalité, du petit moi, essentiellement, peu de manifestation de notre essence.

Coeur fort, KI faible : grande spiritualité peu manifestée dans le monde que nous habitons.

Coeur faible, KI faible : petite capacité de manifester tant notre essence que notre personnalité

Coeur ouvert, Ki fort : grande capacité de manifester notre essence.

Nous sommes un dorje Tibétain : l’espace du coeur est relié au KI par notre chakra solaire. Nos racines vibratoires sont reliées à nos racines matérielles par notre corps tout entier. La terre et le soleil sont reliés entre eux etc….

Daphne Labbé de Montais

Constellations et conscience

Je crois que l’expérience majeure de notre existence dans le domaine de la libération, de la guérison, de la résilience, de la résolution, devient la focale à partir de laquelle toutes nos pratiques thérapeutiques œuvrent. Cette expérience devient notre point d’action. C’est un peu ce qui est à l’origine du big bang, qui le rend possible, et en même temps qui définit tout ce qui éclora du big bang. Ce point d’action façonne notre cadre thérapeutique, oriente tous les « objectifs ». C’est notre point de départ en même temps que notre point d’arrivée, c’est notre univers qui contient notre origine, notre quête et notre devenir.

L’expérience majeure pour moi, à ce jour, a été une période d’éveil de quelques mois. Cette existence sans centre, pour reprendre l’expression « life without a center » de Jeff Foster, a révolutionné, orienté, tracé, toute mon existence. Elle est devenue un point de départ, après avoir été une quête et un point d’arrivée. Aujourd’hui, c’est à la fois un horizon et un présent. 

Ces quelques mois ont inscrit une brèche profonde en moi, une falaise à partir de laquelle je saute régulièrement, je me laisse tomber, je m’abandonne, sans que la trajectoire ne soit celle, systématiquement, de la pierre. C’est une expérience sur laquelle j’aime être silencieuse. Je sais à quel point l’éveil attire, séduit, crée un désir… et donc la possibilité de créer un rêve, une demande, un espoir.

Revenons à cette falaise. Cet espace où il n’y a aucun parti pris, ni droite ni gauche, ni haut ni bas, ni vrai ni faux… il y a juste un espace, qui n’est pas vide, qui est la totalité, un souffle continu sans contrainte. Cet espace depuis lequel s’élève le geste, la parole, le silence, l’accueil confiant sans jugement et indéfectible de l’expérience, la paix, une gratitude infinie et continue. Cet espace, ce n’est pas « je », ce n’est pas « tu », ce n’est pas « il », c’est un « entre », un « entre » qui se dilate, se rétracte ; un « entre » qui n’est pas une distance ni une séparation, c’est un « entre » où il n’y a qu’un Un.

Cette expérience est devenue mon origine, ma quête, mon arrivée, mon univers. Cette falaise, c’est « ma méthode », mon repaire, mon « home ». Lorsque je rencontre une difficulté, quelle qu’elle soit, c’est là que je vais, pour m’abandonner, pour sauter, pour disparaître. C’est là que toute résolution, toute évaporation, toute résorption, toute dilatation, toute densification a lieu. C’est là où je rencontre la densité du « entre ». Cet « entre », parce que ce n’est pas une séparation, est un « entre » qui unit, non pas ce qui était désuni, mais ce qui croyait être fragmenté et séparé. 

Lorsque j’ouvre un champ de résolution en constellations familiales et systémiques, c’est depuis cet espace du « entre, afin que chaque constellation soit un prétexte à rencontrer cette paix, ce silence, cette liberté. Pour que chaque constellation soit un prétexte à faire naître une quête, celle du Un, celle de la fin de la plainte. Pour que chaque constellation soit l’opportunité d’expérimenter, ce serait-ce qu’une seconde (une seconde suffit) le silence.

Étape après étape, constellations après constellations, des incursions. Des incursions dans cet « entre » immobile, dans cet « entre » plein, qui ouvrent petit à petit une brèche.

Cet « entre » en paix, c’est l’espace du non agir. L’inverse du non agir, ce n’est pas l’action, mais l’interférence. L’espace du non agir, c’est l’espace où la parole, la pensée, l’imaginé, le geste s’élèvent sans réaction, sans orientation, sans passé ni futur, sans intention. Cela s’élève sans qu’il y ait un moi.

C’est l’origine, le cadre, l’horizon de ma pratique.

Daphne Labbé de Montais

La responsabilité

Dans cet univers, nous expérimentons une dimension régie par le principe de causes et d’effets. Le mouvement incessant de notre univers est la réalisation constante de ce principe. Causes et effets. Un autre mot pour ce mouvement incessant issu de cette expérience première d’un souffle originel qui littéralement déforme un univers sans mouvement et le transforme en un univers de mouvement incessant et éternel, de multiplications et transformations, de réactions en chaîne, de modifications, est le terme « Karma ».

Loin de moi l’intention d’expliquer ce qu’est le Karma, loin de moi l’illusion d’avoir compris ce qu’était le Karma. Loin de moi l’arrogance de croire qu’il m’est possible de prédire les effets de toute manifestation et de leurs réactions en chaînes multidirectionnelles.

Juste une petite expérience, une petite réalisation.

D’abord, la grâce de reconnaître que tous les événements, d’instant en instant, ne sont pas « bons » ou « mauvais » ou « injustes », et qu’ils ne sont pas « ma » vie. Ils sont « la » vie. Tout simplement. La grâce de reconnaître qu’il existe un élément, celui de la cohésion (l’élément eau) qui entraîne l’illusion que tous ces événements dont je me souviens, par volonté, forment une histoire, « ma » vie. La grâce de reconnaître enfin qu’il n’y a pas d’histoire. La grâce de ressentir un amour immense, infini, éternel pour « ma » vie, qui n’est en vérité que « la » vie.

Puis l’expérience que tout est un tout de causes et d’effets. A tel point, que toutes les expériences, celles dont je me souviens, que j’ai sélectionnées, que j’ai remarquées, autant que toutes celles dont je ne me souviens pas, que j’ai écartées, que je n’ai pas remarquées, et que l’expérience même du souvenir, du choix, de la sélection, de la production d’une histoire, que l’élément même de la cohésion pour créer une illusion d’un « je » différencié à qui il arrive tous ces événements, tout cela sont les effets de toutes mes pensées, actions, paroles, silences, etc. de « cette vie-ci » comme de toutes mes « précédentes vies ».

Alors la densité de la réalisation de ma responsabilité. Mon entière responsabilité de tout ce qui m’arrive, que j’en ai conscience ou pas.

Alors, avec cette responsabilité, la libération, la légèreté.

En constellation, l’expérience de la responsabilité entraîne toujours une libération. Dans les constellations, nous croyons souvent que nous prenons nos responsabilités par rapport à un événement, un comportement, une souffrance. En réalité, dans les constellations, chacun prend ses responsabilités sans avoir la conscience de l’étendue de ces responsabilités. En réalité, non prenons nos responsabilités, toutes nos responsabilités, y compris celles dont nous n’avons pas conscience, y compris celles qui viennent d’un temps où nous n’existions pas.

Daphne Labbé de Montais

Ego

J’entends parfois dire que Ego est un outil de survie…Que sans lui, nous serions tous morts.

Qui d’autre que Ego peut dire une telle chose ?

Ego est l’illusion de la séparation, et cette illusion est un présent extrêmement précieux que nous adorons, construit à partir de toutes les expériences d’une réalité que nous apprenons à voir depuis le point de vue de la séparation, par toutes les personnes qui nous entourent et qui depuis le premier jour de notre naissance, nous apprennent à voir la réalité et à l’expérimenter depuis leur propre point de vue et expérience de la séparation. Nous apprenons un mensonge, et nous y croyons. Ce mensonge n’aide aucunement à la survie. L’Éveil ne nous met pas en danger de mort, quelque soit l’âge auquel nous nous éveillons.

Nous adorons cette expérience de la séparation, cette illusion d’être un « je » qui existe, différencié… c’est une expérience tellement inhabituelle. Nous chérissons cette expérience de l’individualité. C’est un cadeau, une illusion qui nous permet de vivre une expérience si opposée à celle que nous vivons tous lorsque nous échappons à la vie sur Terre, et que nous expérimentons parfois ici aussi. Cette réalité que nous sommes en vérité, éternellement.

Lorsque Ego se dissout, un rire innocent et puissant s’élève lorsque quelqu’un nous dit que Ego sert notre survie.

Daphne Labbé de Montais

La voie du silence

La densité du silence qui s’impose à soi.

Qui rentre dans le corps, le corps qui s’incline parce que l’esprit s’incline, devant la grandeur du silence.

Le silence qui rentre dans les articulations, dans le squelette, dans les muscles.

Alors plus rien ne porte, plus d’effort. Juste le silence et sa présence.

Comment parle le silence? quels mots emploie-t-il ? Parle-t-il ou est il seulement mouvement ?

Mouvement et immobilité du silence. En même temps.

Quand le silence s’impose de toute sa densité, quelque chose disparaît, quelque chose qui n’était pas vivant.

Le silence fait de la place, il pousse, écarte, ouvre, et rempli de silence.

Le frémissement de la vibration du silence à l’intérieur.

Et la lumière, depuis l’intérieur, se libère de sa concentration.

Daphne Labbé de Montais

Les constellations ne sont pas une thérapie

Les Constellations sont un Mystère, une voie d’exploration de notre souffle intime, de la danse qui nous anime, de ce qui nous dépasse et que nous ne pouvons comprendre.

Les constellations sont une danse. 

Avec nos ancêtres. 

Avec les éléments. 

Avec le Mystère. 

Avec les étoiles et les planètes. 

Avec nos Cellules. 

Avec notre ADN. 

Avec les Atomes. 

Avec l’Histoire. 

Avec la Mythologie. 

Avec les Archétypes.

Se laisser être cette totalité que nous sommes, et, de constellations en constellations, laisser le silence prendre le dessus.

Se déposséder de nos croyances, de nos attachements à ce que nous croyons être, à un passé que nous construisons au quotidien, à un avenir que nous souhaitons modeler.

Contacter notre petitesse et cette tendre et généreuse bonté qui nous enveloppe.

Entre-apercevoir que quoi que nous soyons (espèces « animales » ou « humaines », éléments, planètes, minéraux, sons, émotions, sentiments, idées…) nous sommes tous cette même vibration qui se manifeste sous des formes infinies à l’infini.

Être ensemble, aussi, très simplement.

Daphne Labbé de Montais

Cette totalité que nous sommes….

Les Constellations Familiales et Systémiques sont un support pour explorer l’univers infini que nous sommes.

Croire que les ancêtres, conjoints, amis, collègues, connaissances, qui habitent nos constellations familiales sont autant de personnes extérieures à nous, c’est croire qu’il y a un extérieur à nous. C’est croire que nous sommes séparés. C’est croire que nous contrôlons ce que nous sommes, et que ce que nous sommes est une forme identifiée. Or nous sommes espace en mouvement, nous sommes communion. Nous sommes un regard conscient.

Les personnes, les principes, les astres, les éléments, les corps et les organes, les chakras, les animaux, les peuples, les avatars, les communautés, les croyances, les cécités, les appétences, qui évoluent dans l’espace-temps des constellations ne sont que des parties de nous-mêmes que nous ne connaissons pas assez, qui nous agissent avec inconscience tant que nous refusons de les voir, contre lesquelles nous nous opposons et nous résistons, et que nous cherchons à cacher. 

Comprendre cela, l’expérimenter, c’est, pas à pas, avancer sur la voie de la confiance et de l’abandon à la Vie. C’est se défaire de nos identifications. Petit à petit. C’est aller à la rencontre de l’Autre en nous et à son accueil inconditionnel. C’est alors expérimenter que l’Autre n’existe pas, que l’Autre c’est nous. C’est voir que nous sommes espace, des maisons de verre en lesquelles il est impossible de cacher quoique ce soit. Vouloir cacher, c’est créer de l’ombre, un interdit, une soustraction à l’amour. 

Les Constellations sont un support à notre engagement à accepter et à voir la Réalité telle qu’elle est. Et voir la Réalité telle qu’elle est, c’est disparaître, se dissoudre en elle. Il ne reste plus qu’un regard, qui n’est pas le nôtre, qui n’appartient à personne. Et qui pourtant a quelque chose de la singularité.

In fine, à partir de ce regard, manifester le support d’engagement singulier à la fois issu et nourricier de ce regard. Plus le regard se désidentifie, et plus l’expression et la manifestation sont des explorations mises en partage de ce regard.

Daphne Labbé de Montais

Ichi

Ichi : Un

Commençons par ne pas le traduire, reprenons.

Commençons par ne pas connaître son nom.

Commençons pas ne pas savoir comment ça se prononce.

Commençons par regarder.

Un trait non séparé de l’espace autour. Autour, jusqu’à l’infini. Cet espace n’est évidemment pas vide. Il est plein. Infiniment plein, et infini – sans limites. Infini dans ce qu’il contient et infini par ses limites, qu’il n’a pas.

Il n’est pas « blanc », il n’est pas « vide », il n’est pas « rien », il est infiniment total. 

Il contient la ligne : un espace de densification. C’est la manifestation. Il contient un espace de manifestation de cette totalité infinie – infinie dans ce qu’elle contient autant que sans limites.

Cette ligne montre la manifestation. Elle montre que la totalité de la manifestation est issue de la totalité de l’infini. Elle montre qu’il n’y a aucune séparation entre la ligne et l’infini. Elle montre que la ligne est l’infini. Elle montre que toute la manifestation est l’expression de l’infini. Elle montre qu’il n’y a aucune différence entre la ligne et l’espace infini et infiniment plein. Elle montre que l’espace est cette ligne, et que la ligne est l’espace.

Comment appelez-vous cet espace ? Quel nom lui donnez-vous ? Quel que soit le nom que vous lui donnez, cette ligne donne à voir que « ça » et cette ligne ne sont pas séparés, que « ça » est cette ligne. Que « ça » est la manifestation toute entière. Qu’il n’y a que « ça« .

Cette ligne nous donne à voir ce que nous voyons mal : nous sommes la manifestation de cet infini, tous autant que nous sommes, quelle que soit notre apparence ou notre non-apparence. Nous sommes cet infini. Nous sommes cette totalité. Nous sommes « ça« .

Cette ligne non séparée de l’espace infini et infiniment plein qui la contient nous donne à expérimenter le « je suis seul(e), l’univers tout entier est seul, je suis UN »

Les Constellations, les séances individuelles, la géobiologie, le Reiki et son enseignement, sont un prétexte pour expérimenter, toucher du doigt, apercevoir, ressentir, approcher, dans notre intimité, ce UN. Car être, c’est être manifesté ; être manifesté, c’est manifester ce UN. Il n’y a aucune autre réalité, il n’y a pas d’alternative.

C’est ainsi que j’expérimente ce KANJI « Ichi » , et vous ? 

Daphne Labbé de Montais

Accepter la réalité telle qu’elle est

Les processus à l’œuvre dans les constellations systémiques pourraient se résumer en l’acceptation de la totalité de la réalité telle qu’elle est.

Accepter nos ancêtres, tous nos ancêtres.

Accepter nos ancêtres, tels qu’ils sont, dans la totalité de leurs expériences.

Accepter notre place, la totalité de notre place.

Accepter notre vie, la totalité de notre vie.

Accepter toutes nos expériences, dans leur totalité.

Accepter ce que nous sommes, dans notre totalité.

Accepter.

C’est ce processus d’acceptation qui conduit chaque représentant à la résolution, qui est une résorption du conflit, du traumatisme, du manque, des projections et des identifications.

Accepter la totalité de l’expérience c’est résorber.

Résorber l’autre en soi.

Résorber soi en l’autre.

Se résorber.

Que se passe-t-il lorsque j’accepte la totalité de l’expérience de la respiration ? J’expérimente que je ne respire pas, mais que quelque chose expire et inspire. J’expérimente que quelque chose ne respire pas, mais que quelque chose SE respire. J’expérimente qu’en même temps que quelque chose s’inspire, la même chose s’expire. Et qu’en même temps que quelque chose s’expire, quelque chose s’inspire. J’expérimente que la respiration n’est pas seulement pulmonaire. Et quelque chose de ce JE que j’emploie se questionne en profondeur.

Que se passe-t-il lorsque j’accepte la totalité d’une expérience traumatisante ? Lorsque j’accepte la totalité de l’expérience de la vie sur Terre ? Lorsque j’accepte la totalité de la réalité ?

J’aime la totalité de mon existence, j’aime toutes les expériences qui l’ont composée, j’aime. Les regards que j’ai posés sur toutes ces expériences disparaissent, il ne reste plus que « ma » vie. « Ma » vie disparaît, il ne reste plus que LA vie. Il ne reste plus que l’amour, il ne reste plus que la gratitude. Il ne reste plus que la grâce. 

Le traumatisme se résorbe, l’expérience de l’amour qui était là aussi s’invite et s’impose. 

Il est vu que lorsque je résiste, je dis non. Lorsque je dis non, c’est un non qui se croit sélectif, et qui en réalité est total. Lorsque je dis non, je dis non aussi à l’expérience de l’amour qui est toujours là mais qui n’est pas perçu au premier plan.  

Je dis non la plupart du temps. Mais lorsque je dis oui, je dis oui.

Je vous invite à emprunter les Constellations pour partir d’un « non » que vous avez dit et arriver au « oui ». Arriver au silence qui s’impose lorsqu’on accepte la totalité de l’expérience.

Daphne Labbé de Montais