Dans cet univers, nous expérimentons une dimension régie par le principe de causes et d’effets. Le mouvement incessant de notre univers est la réalisation constante de ce principe. Causes et effets. Un autre mot pour ce mouvement incessant issu de cette expérience première d’un souffle originel qui littéralement déforme un univers sans mouvement et le transforme en un univers de mouvement incessant et éternel, de multiplications et transformations, de réactions en chaîne, de modifications, est le terme « Karma ».
Loin de moi l’intention d’expliquer ce qu’est le Karma, loin de moi l’illusion d’avoir compris ce qu’était le Karma. Loin de moi l’arrogance de croire qu’il m’est possible de prédire les effets de toute manifestation et de leurs réactions en chaînes multidirectionnelles.
Juste une petite expérience, une petite réalisation.
D’abord, la grâce de reconnaître que tous les événements, d’instant en instant, ne sont pas « bons » ou « mauvais » ou « injustes », et qu’ils ne sont pas « ma » vie. Ils sont « la » vie. Tout simplement. La grâce de reconnaître qu’il existe un élément, celui de la cohésion (l’élément eau) qui entraîne l’illusion que tous ces événements dont je me souviens, par volonté, forment une histoire, « ma » vie. La grâce de reconnaître enfin qu’il n’y a pas d’histoire. La grâce de ressentir un amour immense, infini, éternel pour « ma » vie, qui n’est en vérité que « la » vie.
Puis l’expérience que tout est un tout de causes et d’effets. A tel point, que toutes les expériences, celles dont je me souviens, que j’ai sélectionnées, que j’ai remarquées, autant que toutes celles dont je ne me souviens pas, que j’ai écartées, que je n’ai pas remarquées, et que l’expérience même du souvenir, du choix, de la sélection, de la production d’une histoire, que l’élément même de la cohésion pour créer une illusion d’un « je » différencié à qui il arrive tous ces événements, tout cela sont les effets de toutes mes pensées, actions, paroles, silences, etc. de « cette vie-ci » comme de toutes mes « précédentes vies ».
Alors la densité de la réalisation de ma responsabilité. Mon entière responsabilité de tout ce qui m’arrive, que j’en ai conscience ou pas.
Alors, avec cette responsabilité, la libération, la légèreté.
En constellation, l’expérience de la responsabilité entraîne toujours une libération. Dans les constellations, nous croyons souvent que nous prenons nos responsabilités par rapport à un événement, un comportement, une souffrance. En réalité, dans les constellations, chacun prend ses responsabilités sans avoir la conscience de l’étendue de ces responsabilités. En réalité, non prenons nos responsabilités, toutes nos responsabilités, y compris celles dont nous n’avons pas conscience, y compris celles qui viennent d’un temps où nous n’existions pas.