La reconnaissance de la totalité comme expérience de la Liberté d’être

Il n’y a pas de distinction entre le manifesté et le non manifesté. Le manifesté est le manifesté du non-manifesté, le non-manifesté est le non-manifesté du manifesté. Le manifesté dans sa totalité est exactement le non-manifesté dans sa totalité.

ET, Chaque élément est la totalité, perçue à partir d’un point de vue. La totalité se perçoit dans chaque élément. Aucun élément n’est un morceau de la totalité. Aucun. Aucun élément n’est un morceau de la manifestation qui serait un morceau du non-manifesté. Il n’y a aucune séparation entre le manifesté et le non-manifesté. Le non-manifesté n’est pas une soupe à l’intérieur de laquelle un « on » viendrait piocher pour manifester un « truc ». Le non-manifesté est la totalité infinie, infinie dans ce qu’elle contient et infinie dans ses limites. Le manifesté est le non-manifesté, dans sa totalité. Nous apprenons à voir le manifesté et à ne pas voir le non-manifesté. Nous apprenons à croire que le non-manifesté est infini et que le manifesté est une partie du non-manifesté, et qu’il y a encore des « trucs » à manifester, qui se manifesteraient dans le temps. C’est une illusion.

En constellation systémique, il est bon parfois, lorsque la situation l’impose, de comprendre cette réalité. Comprendre qu’à l’origine de la réalisation du programme « corps humain » dans la fusion d’un spermatozoïde et d’un ovule, il n’y a pas un ovule qui serait la « maman » et un spermatozoïde qui serait le « papa », et que l’enfant qui naît serait « maman + papa ». Il y a tellement plus que « maman » dans l’ovule, et tellement plus que « papa » dans le spermatozoïde. Il y a l’humanité. Un enfant n’est pas un bout de « maman » ni un bout de « papa », il est l’humanité. Expérimenter ce décollement du matériel génétique des parents, ressentir toute l’humanité en soi et toute l’histoire de l’humanité en soi, c’est faire l’expérience vive que nous ne sommes pas nos parents. Ressentir toute la manifestation en soi et ressentir que ce manifesté est la totalité du non-manifesté, c’est ressentir que nous sommes la Totalité, et que nous pouvons donc être extrêmement différent de « papa + maman » et vivre un destin très différent. C’est bien de le dire, mais ce n’est pas parce que nous le disons que nous le comprenons, ni que nous le réalisons dans notre vie.

Nous croyons que nous sommes un bout de papa, un bout de maman, un bout de papa + maman, un bout de toutes nos expériences, un bout de …. Et que notre destin est inexorablement déterminé par nos lignées, par « papa », « maman » et « papa + maman ». Il est possible, petit à petit, de réaliser dans notre corps, dans nos gestes, dans nos paroles, dans nos envies, dans nos choix, que notre incarnation sur terre est permise par la fusion d’un ovule et d’un spermatozoïde. Fusion qui rappelle à notre souvenir la non-séparation. Non-séparation du manifesté et du non-manifesté. Non séparation à l’origine de la réalisation de ce corps que nous empruntons, comme à l’origine de tout le vivant.

Lorsque, pendant une constellation, un représentant dit très simplement « merci pour la vie » à l’un de ses parents, il ne dit rien d’autre que « je ne suis pas un morceau de toi, je ne suis pas un morceau. Je suis la totalité, tu es la totalité. Mon destin est d’exprimer cette totalité depuis un point de vue, ton destin est d’exprimer cette totalité depuis un autre point de vue.

Daphne Labbé de Montais

KI : souffle de la manifestation

Le Ki est le souffle de la manifestation. Une pompe qui bat sous le nombril, qui pompe et diffuse le souffle de la manifestation.

L’espace du coeur ouvre une porte sur la réalité vibratoire ; cette totalité infinie (infinie dans ce qu’elle contient, et sans limites ; c’est ce UN qui est la seule réalité).

Dans notre dimension, ce UN se manifeste dans sa totalité infinie. La manifestation est une expression de la totalité infinie de ce UN. Ce UN porte la possibilité de la manifestation spécifique à notre dimension. Donc, il y a manifestation. C’est un souffle. Tout ce qui existe dans notre dimension existe parce qu’il est « soufflé ». Tout ce qui existe, existe donc parce qu’il a un KI. Tout ce qui existe possède un ki. Plus ou moins fort.

La porte du coeur permet de plonger dans l’infini de la réalité vibratoire, de ce UN, de l’explorer. C’est la rencontre avec le Mystère.

Le KI est la pompe de la manifestation de ce UN. Plus notre KI est activé, plus il manifeste ce UN à travers chaque être vivant : de l’expression de l’ADN à l’expression de la totalité de notre potentiel, de nos choix, de notre personnalité (le petit moi) autant que notre essence.

Plus le KI est fort, plus notre capacité à manifester est grande. Plus l’espace de notre coeur est spacieux, ouvert, plus le pouvoir de manifestation de notre KI s’unit à cet espace et plus nous manifestons notre essence.

Coeur faible, KI fort : manifestation des intentions issues de notre personnalité, du petit moi, essentiellement, peu de manifestation de notre essence.

Coeur fort, KI faible : grande spiritualité peu manifestée dans le monde que nous habitons.

Coeur faible, KI faible : petite capacité de manifester tant notre essence que notre personnalité

Coeur ouvert, Ki fort : grande capacité de manifester notre essence.

Nous sommes un dorje Tibétain : l’espace du coeur est relié au KI par notre chakra solaire. Nos racines vibratoires sont reliées à nos racines matérielles par notre corps tout entier. La terre et le soleil sont reliés entre eux etc….

Daphne Labbé de Montais

Ego

J’entends parfois dire que Ego est un outil de survie…Que sans lui, nous serions tous morts.

Qui d’autre que Ego peut dire une telle chose ?

Ego est l’illusion de la séparation, et cette illusion est un présent extrêmement précieux que nous adorons, construit à partir de toutes les expériences d’une réalité que nous apprenons à voir depuis le point de vue de la séparation, par toutes les personnes qui nous entourent et qui depuis le premier jour de notre naissance, nous apprennent à voir la réalité et à l’expérimenter depuis leur propre point de vue et expérience de la séparation. Nous apprenons un mensonge, et nous y croyons. Ce mensonge n’aide aucunement à la survie. L’Éveil ne nous met pas en danger de mort, quelque soit l’âge auquel nous nous éveillons.

Nous adorons cette expérience de la séparation, cette illusion d’être un « je » qui existe, différencié… c’est une expérience tellement inhabituelle. Nous chérissons cette expérience de l’individualité. C’est un cadeau, une illusion qui nous permet de vivre une expérience si opposée à celle que nous vivons tous lorsque nous échappons à la vie sur Terre, et que nous expérimentons parfois ici aussi. Cette réalité que nous sommes en vérité, éternellement.

Lorsque Ego se dissout, un rire innocent et puissant s’élève lorsque quelqu’un nous dit que Ego sert notre survie.

Daphne Labbé de Montais

Reiju

Le mot japonais que nous utilisons dans le contexte du Reiki pour initiation est “Reiju” 霊授. Cette expression signifie “donner, offrir ou partager l’énergie spirituelle et sacrée”. C’est faire descendre “l’eau céleste”, ou les pluies de bénédictions contenant les trois trésors de l’éveil que sont la force spirituelle, l’amour inconditionnel et la lumière de la sagesse.

Rei ou « Comment donner »

Vous connaissez 霊, deux êtres humains unis au centre dans la prière, recevant une pluie de bénédictions. La pluie tombe. La pluie ne fait que tomber, sans se poser aucune question quant à ce qui est reçu par tous les êtres présents sous les gouttes d’eau. Cette eau originelle non duelle, coule sans jugement, sans attente, sans projection. Etre vide pour que cette eau coule sans retenue.

Ju – « comment recevoir »

授 signifie recevoir quelque chose de grande valeur qui ne peut être acheté – de Dieu, d’un maître, de la nature. Est contenu aussi les significations découper, ouvrir, vide. Nous recevons, et pour recevoir, nous commençons par nous vider, couper dans nos illusions, couper nos attachements. Lâcher tout, y compris soi-même, le passé, le présent, le futur. Et alors, nous pouvons recevoir. Laisser égo s’effacer le temps du Reiju. Recevoir signifie littéralement « reprendre » ( recipere ). Nous reprenons ce qui nous a toujours appartenu et qui nous appartient encore : notre nature de Bouddha. Le Reiju nous ramène, nous recentre, dans l’expression et la reconnaissance de notre véritable nature.

« L’ enseignant » plonge dans le silence afin de laisser les pluies de bénédictions le traverser, « l’initié » plonge dans le silence et s’ouvre entièrement afin de retrouver ce qui a toujours été là. « Enseignant » et « initié » reçoive ensemble, la grâce de notre véritable nature, c’est à dire, la grâce de l’unification, redevenir « total ».

Bien sûr, il n’y a rien à recevoir, rien à donner, car tout est déjà là. Reiju est une pratique méditative où « enseignant » et « initié » retrouvent, se souviennent, expérimentent leur véritable nature, non fragmentée. C’est le Bouddha en moi qui reconnaît le Bouddha en toi, c’est le Bouddha en toi qui reconnaît le Bouddha en moi qui reconnaît le Bouddha en toi.

Je reconnais le bouddha en toi

Que tes liens karmiques disparaissent

Que soit établi en toi l’attention parfaite

Que soit établi en toi la paix absolue

Que tu voies la réalité telle qu’elle est dans sa perfection

Que ta parole soit parfaite et innocente à l’intérieur et à l’extérieur.

Daphne Labbé de Montais

La voie du silence

La densité du silence qui s’impose à soi.

Qui rentre dans le corps, le corps qui s’incline parce que l’esprit s’incline, devant la grandeur du silence.

Le silence qui rentre dans les articulations, dans le squelette, dans les muscles.

Alors plus rien ne porte, plus d’effort. Juste le silence et sa présence.

Comment parle le silence? quels mots emploie-t-il ? Parle-t-il ou est il seulement mouvement ?

Mouvement et immobilité du silence. En même temps.

Quand le silence s’impose de toute sa densité, quelque chose disparaît, quelque chose qui n’était pas vivant.

Le silence fait de la place, il pousse, écarte, ouvre, et rempli de silence.

Le frémissement de la vibration du silence à l’intérieur.

Et la lumière, depuis l’intérieur, se libère de sa concentration.

Daphne Labbé de Montais