Reiju

Le mot japonais que nous utilisons dans le contexte du Reiki pour initiation est “Reiju” 霊授. Cette expression signifie “donner, offrir ou partager l’énergie spirituelle et sacrée”. C’est faire descendre “l’eau céleste”, ou les pluies de bénédictions contenant les trois trésors de l’éveil que sont la force spirituelle, l’amour inconditionnel et la lumière de la sagesse.

Rei ou « Comment donner »

Vous connaissez 霊, deux êtres humains unis au centre dans la prière, recevant une pluie de bénédictions. La pluie tombe. La pluie ne fait que tomber, sans se poser aucune question quant à ce qui est reçu par tous les êtres présents sous les gouttes d’eau. Cette eau originelle non duelle, coule sans jugement, sans attente, sans projection. Etre vide pour que cette eau coule sans retenue.

Ju – « comment recevoir »

授 signifie recevoir quelque chose de grande valeur qui ne peut être acheté – de Dieu, d’un maître, de la nature. Est contenu aussi les significations découper, ouvrir, vide. Nous recevons, et pour recevoir, nous commençons par nous vider, couper dans nos illusions, couper nos attachements. Lâcher tout, y compris soi-même, le passé, le présent, le futur. Et alors, nous pouvons recevoir. Laisser égo s’effacer le temps du Reiju. Recevoir signifie littéralement « reprendre » ( recipere ). Nous reprenons ce qui nous a toujours appartenu et qui nous appartient encore : notre nature de Bouddha. Le Reiju nous ramène, nous recentre, dans l’expression et la reconnaissance de notre véritable nature.

« L’ enseignant » plonge dans le silence afin de laisser les pluies de bénédictions le traverser, « l’initié » plonge dans le silence et s’ouvre entièrement afin de retrouver ce qui a toujours été là. « Enseignant » et « initié » reçoive ensemble, la grâce de notre véritable nature, c’est à dire, la grâce de l’unification, redevenir « total ».

Bien sûr, il n’y a rien à recevoir, rien à donner, car tout est déjà là. Reiju est une pratique méditative où « enseignant » et « initié » retrouvent, se souviennent, expérimentent leur véritable nature, non fragmentée. C’est le Bouddha en moi qui reconnaît le Bouddha en toi, c’est le Bouddha en toi qui reconnaît le Bouddha en moi qui reconnaît le Bouddha en toi.

Je reconnais le bouddha en toi

Que tes liens karmiques disparaissent

Que soit établi en toi l’attention parfaite

Que soit établi en toi la paix absolue

Que tu voies la réalité telle qu’elle est dans sa perfection

Que ta parole soit parfaite et innocente à l’intérieur et à l’extérieur.

La voie du silence

La densité du silence qui s’impose à soi.

Qui rentre dans le corps, le corps qui s’incline parce que l’esprit s’incline, devant la grandeur du silence.

Le silence qui rentre dans les articulations, dans le squelette, dans les muscles.

Alors plus rien ne porte, plus d’effort. Juste le silence et sa présence.

Comment parle le silence? quels mots emploie-t-il ? Parle-t-il ou est il seulement mouvement ?

Mouvement et immobilité du silence. En même temps.

Quand le silence s’impose de toute sa densité, quelque chose disparaît, quelque chose qui n’était pas vivant.

Le silence fait de la place, il pousse, écarte, ouvre, et rempli de silence.

Le frémissement de la vibration du silence à l’intérieur.

Et la lumière, depuis l’intérieur, se libère de sa concentration.