Ichi

Ichi : Un

Commençons par ne pas le traduire, reprenons.

Commençons par ne pas connaître son nom.

Commençons pas ne pas savoir comment ça se prononce.

Commençons par regarder.

Un trait non séparé de l’espace autour. Autour, jusqu’à l’infini. Cet espace n’est évidemment pas vide. Il est plein. Infiniment plein, et infini – sans limites. Infini dans ce qu’il contient et infini par ses limites, qu’il n’a pas.

Il n’est pas « blanc », il n’est pas « vide », il n’est pas « rien », il est infiniment total. 

Il contient la ligne : un espace de densification. C’est la manifestation. Il contient un espace de manifestation de cette totalité infinie – infinie dans ce qu’elle contient autant que sans limites.

Cette ligne montre la manifestation. Elle montre que la totalité de la manifestation est issue de la totalité de l’infini. Elle montre qu’il n’y a aucune séparation entre la ligne et l’infini. Elle montre que la ligne est l’infini. Elle montre que toute la manifestation est l’expression de l’infini. Elle montre qu’il n’y a aucune différence entre la ligne et l’espace infini et infiniment plein. Elle montre que l’espace est cette ligne, et que la ligne est l’espace.

Comment appelez-vous cet espace ? Quel nom lui donnez-vous ? Quel que soit le nom que vous lui donnez, cette ligne donne à voir que « ça » et cette ligne ne sont pas séparés, que « ça » est cette ligne. Que « ça » est la manifestation toute entière. Qu’il n’y a que « ça« .

Cette ligne nous donne à voir ce que nous voyons mal : nous sommes la manifestation de cet infini, tous autant que nous sommes, quelle que soit notre apparence ou notre non-apparence. Nous sommes cet infini. Nous sommes cette totalité. Nous sommes « ça« .

Cette ligne non séparée de l’espace infini et infiniment plein qui la contient nous donne à expérimenter le « je suis seul(e), l’univers tout entier est seul, je suis UN »

Les Constellations, les séances individuelles, la géobiologie, le Reiki et son enseignement, sont un prétexte pour expérimenter, toucher du doigt, apercevoir, ressentir, approcher, dans notre intimité, ce UN. Car être, c’est être manifesté ; être manifesté, c’est manifester ce UN. Il n’y a aucune autre réalité, il n’y a pas d’alternative.

C’est ainsi que j’expérimente ce KANJI « Ichi » , et vous ? 

Ce que nous possédons

A chaque croyance qui s’évapore, il y a de la place pour ce que nous sommes. S’incarner, jour après jour, c’est certainement se détacher de nos croyances.

Faire de la place en nous, se défaire de nos habitudes, de nos loyautés, afin de s’ouvrir au Choix, à tous les possibles. Garder ce qui nous soutien, ce qui nous libère, ce qui nous console, ce qui nous guérit, ce qui nous inspire. Se défaire du reste, tous les jours. Car il est possible de décider à chaque instant de vivre notre vie sans s’identifier à celle qui nous paraît avoir été la nôtre dans le passé. Il est possible de vivre un autre présent que le passé auquel nous nous sommes identifiés. Car il est possible de changer toutes nos habitudes. Et toutes les identifications ne sont que des habitudes. Toutes les loyautés ne sont que des habitudes. Toutes les croyances ne sont que des habitudes. Toutes nos petites voix, ne sont que des habitudes.

Partir en voyage, longtemps, c’est souvent l’expérience de perdre beaucoup de nos habitudes, de se décoloniser l’esprit. Partons en voyage dans notre quotidien, dans notre façon d’habiter notre existence. De nous habiter.

Grandir avec une maman qui ne regarde pas l’enfant, qui se regarde à travers les manifestations de l’enfant, c’est prendre deux habitudes (entre autres) : celle de regarder sa mère comme elle souhaite être regardée et celle de se battre pour qu’elle nous regarde. Et si nous décidons de perdre ces habitudes, d’accepter que notre mère soit la personne qu’elle est, et de prendre la nouvelle habitude de s’ouvrir et d’accueillir en soi toutes les « mères » justes qui nous entourent et qui nous regardent et se laissent regarder telles qu’elles sont ? Que se passe-t-il alors ? Qu’est-ce que cela change dans notre quotidien ? Comment l’énergie de la trêve (avec notre propre mère) et l’énergie de l’acceptation de toutes les manifestations de relations justes avec des femmes transforment concrètement toutes nos expériences ? Et nous est-il alors possible de se montrer telle que nous sommes, entièrement ?

Grandir avec un père violent peut créer deux habitudes (entre autres) : celle de vouloir briser et minimiser l’expression du masculin – sans discernement – y compris en soi, et celle de rechercher le lien avec le masculin que nous connaissons par « loyauté » envers son père (en réalité, par habitude). Que se passe-t-il si nous acceptons de faire de la place en nous en redonnant toute la responsabilité du comportement paternel au père, et de prendre toute la responsabilité de la conservation des habitudes ? Que se passe-t-il si nous acceptons d’abandonner le combat, de laisser le père tel qu’il est, et de s’ouvrir à toutes les manifestations du « père » juste, du masculin positif qui nous entourent ? Que nous arrive-t-il alors dans nos relations quotidiennes lorsque nous nous ouvrons et accueillons tous les « pères » justes, qui nous respectent ? Que se passe-t-il lorsque l’énergie du masculin est accueillie ?

Que se passe-t-il concrètement lorsque nous abandonnons nos habitudes de vie avec les féminins et masculins négatifs auxquels nous nous sommes identifiés et que nous prenons l’habitude de vivre avec les féminins et masculins positifs qui existent ? Que se passe-t-il lorsque nous acceptons d’accueillir la totalité de l’expérience en nous à partir de maintenant ?

Que se passe-t-il si je prends l’habitude d’accepter tout ce qui se présente à moi lorsque j’inspire ? La totalité de l’expérience ? Je remplis mes poumons bien autrement, mais pas seulement. Je fais aussi, et surtout, l’expérience que dans l’inspire, quelque chose inspire à travers moi, mon corps, et pas seulement dans les poumons. Et dans cet inspire totale, je fais l’expérience que ça s‘inspire (et pas seulement que ça inspire). Une boucle, un cercle. ça s‘inspire.

Que se passe-t-il si je prends l’habitude d’accepter que toute expérience est une proposition d’éveil ? Si je prends l’habitude d’accepter la totalité de chacune des expériences ?

Alors, comme un miracle, la grâce de ressentir s’élever en soi et à travers soi cette gratitude infinie d’avoir vécu toute la vie qui nous a été proposée, depuis le premier jour de conception jusqu’au dernier souffle, qu’elles qu’aient été et seront les expériences qui se sont succédées et continuerons de se succéder. Alors la grâce d’expérimenter que nous ne sommes pas ce corps mais que nous sommes avec lui.

Le vertige que nous n’existons pas, que seul « quelque chose » s‘existe.

Et cette gratitude est entière, soumise à aucune condition et restreinte d’aucune recherche de bénéfice secondaire. Et ce vertige ne procure aucune peur.

Nous ne possédons rien sinon notre responsabilité (en tant qu’individu, en tant que moi), tout le reste est en partage, car nous sommes tout. Nous comprenons que nous nous excluons de nous même lorsque nous excluons les autres (de leur place, de l’accès aux biens et service d’une société, de l’estime, de la rencontre, de notre écoute, de notre respect etc.). Nous nous incluons nous-même à nous-même quand nous accueillons la totalité de ce qui existe, quand nous accueillons l’autre.

Nous ne possédons rien si ce n’est notre responsabilité, tout le reste est en partage.

Nous sommes une totalité qui s‘expérimente. Nous sommes un regard qui se regarde.

Accepter l’expérience

S‘il y a peu de résistance à concevoir d’accepter totalement, entièrement une expérience que nous trouvons agréable, il est beaucoup plus difficile de concevoir d’accepter totalement, entièrement une expérience traumatique.

Alors que nous nous dissocions lors d’une expérience traumatique, il y a quelque chose de nous qui refuse l’expérience, toute l’expérience entière, et qui dit NON à tout ce qui est en train de se passer, y compris l’Amour et la Compassion qui sont aussi là, toujours présents.

C‘est ce NON total qui rend difficile la voie de la guérison, l’accès à une nouvelle vie. Au moment où on accepte enfin l’expérience entière de l’événement, qu’on ne rejette rien de cette expérience, qu’on la prend entièrement en soi, que l’on en accueille vraiment la totalité, alors s’ouvre un espace d’abandon et de guérison. Parce que l’on cesse de dire NON, et que l’on dit enfin OUI.

On ne dit pas OUI à l’expérience pour qu’elle se reproduise, pour la revivre, mais on dit OUI à l’expérience parce qu’on est tout petit face à l’expérience qui est si vaste. On s’incline simplement devant la toute puissance de la Vie et devant notre petitesse, parce que ce n’est pas notre NON qui va changer les choses. Au contraire, c’est notre OUI qui bouleverse tout. En disant OUI à la totalité de l’expérience, aussi traumatique soit-elle, il y a un espace qui s’ouvre à l’intérieur de nous. L’espace d’accueil de l’Amour inconditionnel qui est toujours là. Cet espace contient la guérison du traumatisme.

Les Constellations apportent à travers l’acceptation de sa propre responsabilité un accès à cet espace d’accueil. Lorsque le représentant peut enfin dire qu’il rend toute sa responsabilité à l’autre, et qu’en même temps il reprend toute la sienne, sans la définir, ni la circonscrire, il ne dit rien d’autre que ce OUI à l’expérience toute entière. OUI à ce qu’il refusait d’accueillir jusqu’à présent, OUI aux conséquences de cette acceptation (l’Amour et la Guérison) comme il atteste de prendre l’entière responsabilité des conséquences du NON initial qu’il avait exprimé jusqu’alors.

Le « Bourreau », retrouve toute sa dignité en reprenant sa responsabilité, il retrouve son intimité avec lui-même, son regard est à nouveau entier car il se voit enfin entier et voit enfin entièrement la « Victime ». La « Victime » retrouve sa dignité en reprenant sa responsabilité, elle goûte à nouveau à la paix avec ce OUI.

Se diffuse alors, petit à petit, cette intimité avec la Vie qui consiste à s’incliner devant sa toute puissance, à attester de notre petitesse, à accueillir l’ensemble d’une expérience – ce qui nous est plaisir, ce qui nous est souffrance, et de nous ouvrir à ce qui est plus grand que cette expérience et qui est contenue en elle.

Constellations Systémiques, Constellations de l’âme

Accueillir la vie telle qu’elle se présente, à chaque instant.

Au départ, il y a le silence. Puis une ouverture dans l’inconnu, avec confiance. Un mouvement que le corps exprime mais qui vient d’un endroit silencieux et immobile “en” nous. Quelque chose prend son envol, se libère, largue les amarres. Le corps s’ouvre, et quelque chose s’expanse dans un univers que l’on ne voit pas.

Et puis encore le silence.

Et lorsqu’une pensée apparaît, elle est vécu comme apparaissante. Et si une interrogation s’élève depuis le silence, tout en silence, et qui pourrait être traduite par “qu’est-ce qui pense ?” ou “à qui appartient cette pensée ?” ou “est-ce que Je pense ? » ce qui est perçu, compris, depuis le silence et en silence, c’est que cette pensée est un objet du mental, une carotte au bout d’un fil, qu’elle lui appartient entièrement, et que ce n’est pas Je qui pense. Je ne pense pas. Ce qui est expérimenté, c’est que dans le silence, cette pensée n’existe pas, cette envie-là n’existe pas, ce jugement n’existe pas, ce découragement n’est pas réel. Dans le silence, il n’y a pas de pensée. Je vis mais Je ne pense pas, Je suis et donc Je ne pense pas. Et lorsque la parole s’élève depuis le silence, elle est préformée par le silence, pas par la pensée. Impossible de savoir par la pensée ce qui va être dit.

Il y a une fragilité cardiaque. Depuis longtemps. Et puis ? Rien. Aucune envie de la soigner, aucune envie de faire quoi que ce soit pour, contre, avec, sans. Un premier infarctus a été expérimenté, traversé. D’autres ont suivi : ils ont été expérimentés. Et puis ? Rien, c’est tout. 

Il y a juste une pleine acceptation de ce que la Vie propose, une pleine acceptation de ce qui arrive, et de ce qui arrivera. Aucune idée de perte, aucun ressenti de manque, aucune urgence, seule la tranquillité de l’accueil de la Vie telle qu’elle est. Ce n’est pas l’Éveil, c’est très simplement une acceptation totale.

Il en va de même avec les Constellations du mouvement de l’âme. Ce serait passer à côté de leur magie et de leur beauté, que de ne pas voir toute la puissance qu’elles portent quand elles ne cherchent pas à satisfaire une envie, un projet, une urgence, un besoin, une peur, une angoisse, une valeur… Elles ont le pouvoir de laisser s’exprimer à nouveau le dessein de l’âme. 

Alors parfois, on assiste à l’accompagnement vers la mort d’un enfant par sa mère. La “guérison” vient de ce que tout le monde accepte enfin la mort prématurée de l’enfant ; cette acceptation permet enfin à la famille d’accompagner l’enfant tel qu’il le veut vraiment, jusqu’au seuil.

Alors parfois on assiste au départ d’un mari ou d’une épouse, d’un père ou d’une mère, alors que l’on était venu pour que ce départ n’ait pas lieu. Mais on s’incline devant ce mouvement sincère de l’âme : un destin est en cours de réalisation. 

Alors parfois on assiste à un cri “je ne veux pas guérir”, et on accepte enfin de l’accepter, alors qu’on était venu pour une ultime tentative. 

Le mouvement de l’âme n’est pas celui de la thérapie, il apparaît lorsque toute envie a disparu, et que seule persiste l’acceptation de la Vie telle qu’elle est. 

Le mystère grandit, un espace s’ouvre, et plus personne n’existe, seul ce que nous sommes réellement s’exprime.  

C‘est un « risque » à prendre, lorsque l’on vient pour une constellation. Le “risque” de ne pas voir son envie personnelle aboutir. Le « risque » que ce qui sera vécu sera une constellation du mouvement de l’âme. Le “risque” de ne vraiment pas savoir comment la constellation se déploiera pendant, et surtout après. 

Et c’est bien là toute la puissance de l’expérience qui est proposée : s’ouvrir à la Vie telle qu’elle se présente. S’abandonner dans ce qui nous porte, nous meut et qui nous précède.

Etre Libre

Etre libre, c’est d’abord le devenir ou plutôt retrouver notre liberté, celle qui est née avec nous, celle qui était avec nous avant nous, celle qui sera avec nous à notre mort, celle qui sera avec nous après notre mort, celle qui EST ce que nous sommes véritablement.

Ce chemin intime de retrouvailles, d’expérimentations, de connaissances, de verticalisation n’est possible que dans la rencontre avec notre environnement extérieur : les autres, ceux qui nous aiment, ceux qui ne nous aiment pas, ceux qui veillent sur nous, ceux qui nous abandonnent, mais aussi le soleil, la lune, la terre, les sources, le feu, l’air, les minéraux, la végétation, les autres animaux, et encore le système social, le système politique, et encore et surtout cet Autre que nous sommes à nous-mêmes, ce mystère que nous sommes souvent pour nous-mêmes.

Il n’y a pas de système politique ou social plus favorable à la découverte, l’expérimentation, la manifestation de notre liberté d’être qui nous sommes. Ils sont tous propices et proposent tous, qu’ils soient licencieux ou totalitaires, les conditions dont nous avons besoin pour nous verticaliser et retrouver notre liberté.

Aucun système nous empêche de devenir des Hommes, aucun système ne favorise plus qu’un autre cette aventure. Car être libre ne dépend pas de ce qui nous entoure, mais de la relation que nous tissons avec ce qui nous entoure ; des positions, des postures, que nous prenons, quelles que soient les conséquences, vertueuses ou funestes.

 Il peut être tout aussi difficile de trouver le chemin de la liberté dans une société licencieuse, où tout est accessible, abondante, consumériste, divertissante, que dans une société totalitaire, moralisatrice, à la structure sociale verrouillée. 

Etre libre, incarné, enraciné, relié, expérimenter cette vibration qui nous traverse, nous informe, nous anime, voilà l’objet des Constellations Familiales et Systémiques comme de toute thérapie.