Etre Libre

Etre libre, c’est d’abord le devenir ou plutôt retrouver notre liberté, celle qui est née avec nous, celle qui était avec nous avant nous, celle qui sera avec nous à notre mort, celle qui sera avec nous après notre mort, celle qui EST ce que nous sommes véritablement.

Ce chemin intime de retrouvailles, d’expérimentations, de connaissances, de verticalisation n’est possible que dans la rencontre avec notre environnement extérieur : les autres, ceux qui nous aiment, ceux qui ne nous aiment pas, ceux qui veillent sur nous, ceux qui nous abandonnent, mais aussi le soleil, la lune, la terre, les sources, le feu, l’air, les minéraux, la végétation, les autres animaux, et encore le système social, le système politique, et encore et surtout cet Autre que nous sommes à nous-mêmes, ce mystère que nous sommes souvent pour nous-mêmes.

Il n’y a pas de système politique ou social plus favorable à la découverte, l’expérimentation, la manifestation de notre liberté d’être qui nous sommes. Ils sont tous propices et proposent tous, qu’ils soient licencieux ou totalitaires, les conditions dont nous avons besoin pour nous verticaliser et retrouver notre liberté.

Aucun système nous empêche de devenir des Hommes, aucun système ne favorise plus qu’un autre cette aventure. Car être libre ne dépend pas de ce qui nous entoure, mais de la relation que nous tissons avec ce qui nous entoure ; des positions, des postures, que nous prenons, quelles que soient les conséquences, vertueuses ou funestes.

 Il peut être tout aussi difficile de trouver le chemin de la liberté dans une société licencieuse, où tout est accessible, abondante, consumériste, divertissante, que dans une société totalitaire, moralisatrice, à la structure sociale verrouillée. 

Etre libre, incarné, enraciné, relié, expérimenter cette vibration qui nous traverse, nous informe, nous anime, voilà l’objet des Constellations Familiales et Systémiques comme de toute thérapie.

Résilience

L‘être humain est une espèce qui vit, se déploie, s’épanouit, se nourrit, se renforce, se protège, grandit, dans sa relation à un groupe. Sans le soutien, les appuis, les soins, l’écoute, les sourires, les câlins, les ressources, les biens, les pensées, les paroles du groupe, il meurt. Le bannissement vouait l’homme à la mort, sinon à la perte de son humanité.

Aujourd’hui encore, le petit d’Homme devient Homme grâce au groupe, et il en sera toujours ainsi, dans les relations de proximité, dans les relations affectives, dans les relations de dépendance, et dans l’émancipation de son groupe d’origine. Car il y a toujours une émancipation, elle est indispensable. L’Homme se choisit d’autres groupes et peut fonder son propre groupe, il peut rester sur la terre de ses ancêtres, ou bien trouver une autre terre ; mais là où il pose son âtre, c’est là où d’autres Hommes sont appelés à vivre ou vivent déjà. Et c’est aussi là qu’il peut nourrir ses liens avec son groupe d’origine.

Lorsque les relations avec le groupe sont faibles (en nombre), superficielles (en qualité), enfermantes (dépendance VS autonomie), alors l’Homme se sent en insécurité. Il s’agit de cette insécurité ancestrale qui mine nos appuis, notre résilience, notre créativité. Car l’Homme se sait fragile et vulnérable. Il a besoin de se sentir en lien, dans des liens nourrissants et soutenants. Et quand l’Homme ne peut subvenir à ses besoins en toute autonomie par une activité dont il peut échanger les produits quels qu’ils soient (matériels ou immatériels), alors une autre insécurité vient s’ajouter à la première, celle de sa valeur, de sa participation à la vie du groupe, de sa fabrication du monde de l’Homme.

On voudrait détruire un Homme, on ne s’y prendrait pas autrement qu’en diminuant drastiquement ses relations sociales, affectives, symboliques et en supprimant son autonomie, sa capacité de subvenir à ses besoins par son travail ou son implication dans le groupe.

Alors quand le système élargi de la nation met en péril ces deux fondements à la sécurité de l’Homme, et si les groupes restreints dans lesquels l’Homme vit sont des systèmes de même nature, ils rentrent en résonance et s’alimentent les uns les autres, et l’Homme s’effondre.

Mais si les groupes dans lesquels l’Homme vit sont des systèmes forts et résilients, contrebalançants le système de la nation, alors l’Homme peut continuer de se déployer, de sentir des appuis solides contre lesquels prendre son élan pour offrir toute sa créativité au monde.

Et quand le système élargi garantit la liberté d’appartenir au groupe, de travailler, d’échanger, de s’émanciper et que les groupes restreints ont des systèmes de même nature vertueuse, alors tous les groupes gagnent en créativité, en adaptabilité, en épanouissement, en résilience, en harmonie, en homéostasie.

Quels que soient les déséquilibres du groupe élargi, il est possible de rendre les systèmes dans lesquels nous évoluons propices à la résilience, propices à l’épanouissement. Il est possible de les rendre soutenant et sécurisant pour contrebalancer les effets des groupes élargis auxquels nous appartenons.

Et l’histoire fabrique l’Histoire.

Le Soutien des Ancêtres

Il n’y a que sur notre magnifique planète que nous pouvons expérimenter la filiation, le fait d’être issu(e) d’un père et d’une mère, d’avoir donné naissance à un autre être humain… Car, bien sûr, il n’y a pas de « fils/fille de… », de « mère/père de… »en dehors de notre incarnation. Il n’y que sur cette Terre que nous pouvons donc expérimenter cet amour indéfectible, ce lien cellulaire. C’est donc aussi sur cette Terre que nous pouvons invoquer tous nos ancêtres pour nous soutenir.

Il n’y a donc qu’ici et maintenant que nous pouvons en expérimenter la force, dans tous ses aspects, y compris le soutien et la motivation à réaliser ce que notre coeur souhaite manifester… : manifester notre liberté ; celle qui me fait dire « je suis libre, parce que je suis libre », et plus simplement « je suis, parce que je suis ».

Car c’est bien la raison de notre incarnation : exprimer et manifester notre singularité, notre sagesse, cette façon si particulière et intime qu’à la Vie de nous faire vivre, avec cette tranquille liberté et cette douce assurance que c’est en réalisant notre destin que nous échappons à la fatalité.

Il est un chemin qui cherche à se réaliser en nous, certains l’appellent notre « mission de vie », d’autres « libération », peu importe le nom que vous lui donnez. Nos ancêtres peuvent être d’un soutien solide et inconditionnel à la réalisation de notre mission de vie, autant que la lune, le soleil, les étoiles, la nuit, la solitude, les arbres, les prières du coeur, l’amour, les lectures, les joies, les découvertes, les curiosités satisfaites, les souffrances aussi.

Il est possible de se sentir soutenu(e) par la Vie entière. C’est cette grande réconciliation innocente que nous explorons dans les constellations familiales, outil parmi tant d’autres d’extériorisation de notre intériorité – comme on retourne un gant, de jaillissement de nos talents – comme une source abondante et éternelle. Car le passé n’existe pas, et ce qui est fait peut, dans un espace – temps différent, être réparé sans être annulé. C’est grâce à ces réparations que nos résistances trouvent le chemin de l’effondrement, laissant place à la souplesse créative et enthousiaste, propice à un processus homéostatique harmonieux constant.