Que sommes nous venu(e)s faire, ici, là où nous sommes ? En réalité, cette question est : que sommes nous venu(e)s faire sur Terre ?
Vivre.
Le deuil est un processus majeur de nos existences. Le deuil de toutes les expériences qui ont généré de la souffrance, mais aussi le deuil de toutes les expériences d’amour. Non pas parce que la souffrance ou l’amour a cessé, ni pour que l’expérience de l’une ou de l’autre cesse. Pour que les illusions nées de ces expériences disparaissent.
La première proposition – faire le deuil de nos souffrances – est parfois ce qui nous amène à nous engager dans des voies thérapeutiques qui nous permettent de nous alléger, d’éprouver de la joie à exister, de la paix à être qui nous sommes et ressentir de l’amour pour nous-mêmes comme pour les autres.
Faire tous les deuils de toutes les souffrances jusqu’à ressentir la grâce d’avoir vécu tout ce que nous avons vécu ; de reconnaître que ça n’a jamais été notre vie, mais La vie ; de ressentir la vibration de la joie d’être sur Terre et de vivre cette vie, de reconnaître et se souvenir de notre éternité, d’expérimenter l’amour inconditionnel qui est là et dont tout est issu.
Du point de vue des constellations systémiques, le processus proposé est celui qui permet de se détacher de nos liens avec toutes les situations qui nous ont fait souffrir, comme avec toutes les personnes que nous rendons responsables de nos souffrances. Rendre toutes les responsabilités, reprendre toutes les nôtres. Lâcher nos attachements à nos souffrances, à tous les bénéfices en lesquels nous croyons ainsi que le lien de cause à effet entre la souffrance et le bénéfice que nous avons imaginé, et repérer tous les bénéfices inconscients que nous récoltons à conserver nos attachements à nos souffrances. Traverser nos peurs, nos figements, nos détresses, nos colères, rendre ce qui nous a été confié ou déposé en nous, et reprendre ce que nous avons donné en échange.
Du point de vue du Reiki, c’est la dissolution de toutes les résistances au Rei (voir Reiki)
La deuxième proposition nous amène à étendre ce processus de deuil à toutes nos expériences d’amour et de tendresse pour laisser s’évaporer encore plus notre personnalité perçue du point de vue de la personnalité elle-même.
Redécouvrons cet anneau que nous sommes : au centre, du vide d’une densité en densification constante. Un centre de gravité qui ramène toutes les expériences au centre dans leur propre effondrement sur elles-mêmes. Un centre de gravité qui aspire dans une implosion constante toutes les illusions et croyances que toutes les expériences que nous vivons nous proposent de reconnaître comme telles. Jusqu’à ce que l’anneau de nos croyances et illusions s’amoindrisse et disparaisse tout à fait.
C’est le temps du deuil de tous ces regards et gestes d’amour et de tendresse. C’est l’aventure des deuils de tout ce qui a construit cet amour que nous avons pour nous-mêmes. Abandonner les regards et gestes de toutes les personnes qui nous ont aimé(e)s et dont nous avons fait nôtre le regard qu’elles posaient sur nous et dont nous avons fait nôtre la personnalité qu’elles projetaient sur nous et dont les projections, regards, gestes ont façonné autant notre personnalité que l’amour et la possibilité-même d’amour de notre Moi.
Reconnaître que nous avons fait nôtre cette personnalité parce que nous avons cru à tout ce qui sous-tendait ces regards et gestes : les croyances et la focalisation de notre entourage sur nos limites et finitudes liées à notre enveloppe physique, dans la confusion entre le corps et l’être. Nous avons cru au « je ne sais pas faire – je ne sais pas être » qu’elles projetaient sur nous. Nous n’avons pas imaginé que nos proches ne voyaient pas tout, qu’ils ne voyaient pas que l’enfant à la naissance sait, car il est. Nous n’avons pas vu que les proches peuvent dire « c’est trop pour toi » alors que la réalité est « c’est trop pour moi ». Et petit à petit, nous avons cru que c’était trop pour nous, ou pas assez. Nous avons perdu le lien avec notre centre de gravité, ce souffle qui nous anime tous, y compris les pierres. Et nous avons commencé à nous agiter, à nous laisser attirer par les centres de gravité des « autres ». Nous avons cru en leur existence en même temps que nous avons cru en la nôtre, en leur Moi en même temps qu’en notre Moi.
Du point de vue des constellations systémiques, c’est expérimenter encore le détachement à toutes les croyances « je ne sais pas faire – je ne sais pas être », par le détachement de l’attachement à toutes les personnes avec qui les liens d’amour ont été tels que nous croyons à « je ne sais pas faire sans elles – je ne sais pas être sans elles ». Renoncer à la croyance qu’elles nous apportent ce que nous manquons. Renoncer aux bénéfices dont nous croyons issus de ce qu’elles nous apportent. Reconnaître par expérimentation que nous sommes déjà ce qu’elles nous apportent et qu’il n’y a aucun bénéfice secondaire à la relation puisque rien n’est issu de ce qu’elles nous apportent puisqu’elles ne nous apportent rien que nous ne sommes déjà.
Lâcher nos attachements à tout ce que nous avons projeté à l’extérieur que nous apporteraient les « autres »: notre sécurité, notre puissance, notre tendresse, notre amour, notre discernement, notre sagesse, notre « prendre soin ». Et reconnaître ainsi que cette personnalité n’est pas ce que nous sommes ni que cet amour est l’amour. Laisser l’anneau disparaître dans cet effondrement sur ce centre de gravité qui se densifie par cet effondrement.
Du point de vue du Reiki, c’est la dissolution de toutes les résistances au Ki. (voir Reiki)
Daphne Labbé de Montais


