Cette totalité que nous sommes….

Les Constellations Familiales et Systémiques sont un support pour explorer l’univers infini que nous sommes.

Croire que les ancêtres, conjoints, amis, collègues, connaissances, qui habitent nos constellations familiales sont autant de personnes extérieures à nous, c’est croire qu’il y a un extérieur à nous. C’est croire que nous sommes séparés. C’est croire que nous contrôlons ce que nous sommes, et que ce que nous sommes est une forme identifiée. Or nous sommes espace en mouvement, nous sommes communion. Nous sommes un regard conscient.

Les personnes, les principes, les astres, les éléments, les corps et les organes, les chakras, les animaux, les peuples, les avatars, les communautés, les croyances, les cécités, les appétences, qui évoluent dans l’espace-temps des constellations ne sont que des parties de nous-mêmes que nous ne connaissons pas assez, qui nous agissent avec inconscience tant que nous refusons de les voir, contre lesquelles nous nous opposons et nous résistons, et que nous cherchons à cacher. 

Comprendre cela, l’expérimenter, c’est, pas à pas, avancer sur la voie de la confiance et de l’abandon à la Vie. C’est se défaire de nos identifications. Petit à petit. C’est aller à la rencontre de l’Autre en nous et à son accueil inconditionnel. C’est alors expérimenter que l’Autre n’existe pas, que l’Autre c’est nous. C’est voir que nous sommes espace, des maisons de verre en lesquelles il est impossible de cacher quoique ce soit. Vouloir cacher, c’est créer de l’ombre, un interdit, une soustraction à l’amour. 

Les Constellations sont un support à notre engagement à accepter et à voir la Réalité telle qu’elle est. Et voir la Réalité telle qu’elle est, c’est disparaître, se dissoudre en elle. Il ne reste plus qu’un regard, qui n’est pas le nôtre, qui n’appartient à personne. Et qui pourtant a quelque chose de la singularité.

In fine, à partir de ce regard, manifester le support d’engagement singulier à la fois issu et nourricier de ce regard. Plus le regard se désidentifie, et plus l’expression et la manifestation sont des explorations mises en partage de ce regard.

Daphne Labbé de Montais

Ichi

Ichi : Un

Commençons par ne pas le traduire, reprenons.

Commençons par ne pas connaître son nom.

Commençons pas ne pas savoir comment ça se prononce.

Commençons par regarder.

Un trait non séparé de l’espace autour. Autour, jusqu’à l’infini. Cet espace n’est évidemment pas vide. Il est plein. Infiniment plein, et infini – sans limites. Infini dans ce qu’il contient et infini par ses limites, qu’il n’a pas.

Il n’est pas « blanc », il n’est pas « vide », il n’est pas « rien », il est infiniment total. 

Il contient la ligne : un espace de densification. C’est la manifestation. Il contient un espace de manifestation de cette totalité infinie – infinie dans ce qu’elle contient autant que sans limites.

Cette ligne montre la manifestation. Elle montre que la totalité de la manifestation est issue de la totalité de l’infini. Elle montre qu’il n’y a aucune séparation entre la ligne et l’infini. Elle montre que la ligne est l’infini. Elle montre que toute la manifestation est l’expression de l’infini. Elle montre qu’il n’y a aucune différence entre la ligne et l’espace infini et infiniment plein. Elle montre que l’espace est cette ligne, et que la ligne est l’espace.

Comment appelez-vous cet espace ? Quel nom lui donnez-vous ? Quel que soit le nom que vous lui donnez, cette ligne donne à voir que « ça » et cette ligne ne sont pas séparés, que « ça » est cette ligne. Que « ça » est la manifestation toute entière. Qu’il n’y a que « ça« .

Cette ligne nous donne à voir ce que nous voyons mal : nous sommes la manifestation de cet infini, tous autant que nous sommes, quelle que soit notre apparence ou notre non-apparence. Nous sommes cet infini. Nous sommes cette totalité. Nous sommes « ça« .

Cette ligne non séparée de l’espace infini et infiniment plein qui la contient nous donne à expérimenter le « je suis seul(e), l’univers tout entier est seul, je suis UN »

Les Constellations, les séances individuelles, la géobiologie, le Reiki et son enseignement, sont un prétexte pour expérimenter, toucher du doigt, apercevoir, ressentir, approcher, dans notre intimité, ce UN. Car être, c’est être manifesté ; être manifesté, c’est manifester ce UN. Il n’y a aucune autre réalité, il n’y a pas d’alternative.

C’est ainsi que j’expérimente ce KANJI « Ichi » , et vous ? 

Accepter la réalité telle qu’elle est

Les processus à l’œuvre dans les constellations systémiques pourraient se résumer en l’acceptation de la totalité de la réalité telle qu’elle est.

Accepter nos ancêtres, tous nos ancêtres.

Accepter nos ancêtres, tels qu’ils sont, dans la totalité de leurs expériences.

Accepter notre place, la totalité de notre place.

Accepter notre vie, la totalité de notre vie.

Accepter toutes nos expériences, dans leur totalité.

Accepter ce que nous sommes, dans notre totalité.

Accepter.

C’est ce processus d’acceptation qui conduit chaque représentant à la résolution, qui est une résorption du conflit, du traumatisme, du manque, des projections et des identifications.

Accepter la totalité de l’expérience c’est résorber.

Résorber l’autre en soi.

Résorber soi en l’autre.

Se résorber.

Que se passe-t-il lorsque j’accepte la totalité de l’expérience de la respiration ? J’expérimente que je ne respire pas, mais que quelque chose expire et inspire. J’expérimente que quelque chose ne respire pas, mais que quelque chose SE respire. J’expérimente qu’en même temps que quelque chose s’inspire, la même chose s’expire. Et qu’en même temps que quelque chose s’expire, quelque chose s’inspire. J’expérimente que la respiration n’est pas seulement pulmonaire. Et quelque chose de ce JE que j’emploie se questionne en profondeur.

Que se passe-t-il lorsque j’accepte la totalité d’une expérience traumatisante ? Lorsque j’accepte la totalité de l’expérience de la vie sur Terre ? Lorsque j’accepte la totalité de la réalité ?

J’aime la totalité de mon existence, j’aime toutes les expériences qui l’ont composée, j’aime. Les regards que j’ai posés sur toutes ces expériences disparaissent, il ne reste plus que « ma » vie. « Ma » vie disparaît, il ne reste plus que LA vie. Il ne reste plus que l’amour, il ne reste plus que la gratitude. Il ne reste plus que la grâce. 

Le traumatisme se résorbe, l’expérience de l’amour qui était là aussi s’invite et s’impose. 

Il est vu que lorsque je résiste, je dis non. Lorsque je dis non, c’est un non qui se croit sélectif, et qui en réalité est total. Lorsque je dis non, je dis non aussi à l’expérience de l’amour qui est toujours là mais qui n’est pas perçu au premier plan.  

Je dis non la plupart du temps. Mais lorsque je dis oui, je dis oui.

Ces 11 et 12 novembre, je vous invite à emprunter les Constellations pour partir d’un « non » que vous avez dit et arriver au « oui ». Arriver au silence qui s’impose lorsqu’on accepte la totalité de l’expérience.

Ce que nous possédons

A chaque croyance qui s’évapore, il y a de la place pour ce que nous sommes. S’incarner, jour après jour, c’est certainement se détacher de nos croyances.

Faire de la place en nous, se défaire de nos habitudes, de nos loyautés, afin de s’ouvrir au Choix, à tous les possibles. Garder ce qui nous soutien, ce qui nous libère, ce qui nous console, ce qui nous guérit, ce qui nous inspire. Se défaire du reste, tous les jours. Car il est possible de décider à chaque instant de vivre notre vie sans s’identifier à celle qui nous paraît avoir été la nôtre dans le passé. Il est possible de vivre un autre présent que le passé auquel nous nous sommes identifiés. Car il est possible de changer toutes nos habitudes. Et toutes les identifications ne sont que des habitudes. Toutes les loyautés ne sont que des habitudes. Toutes les croyances ne sont que des habitudes. Toutes nos petites voix, ne sont que des habitudes.

Partir en voyage, longtemps, c’est souvent l’expérience de perdre beaucoup de nos habitudes, de se décoloniser l’esprit. Partons en voyage dans notre quotidien, dans notre façon d’habiter notre existence. De nous habiter.

Grandir avec une maman qui ne regarde pas l’enfant, qui se regarde à travers les manifestations de l’enfant, c’est prendre deux habitudes (entre autres) : celle de regarder sa mère comme elle souhaite être regardée et celle de se battre pour qu’elle nous regarde. Et si nous décidons de perdre ces habitudes, d’accepter que notre mère soit la personne qu’elle est, et de prendre la nouvelle habitude de s’ouvrir et d’accueillir en soi toutes les « mères » justes qui nous entourent et qui nous regardent et se laissent regarder telles qu’elles sont ? Que se passe-t-il alors ? Qu’est-ce que cela change dans notre quotidien ? Comment l’énergie de la trêve (avec notre propre mère) et l’énergie de l’acceptation de toutes les manifestations de relations justes avec des femmes transforment concrètement toutes nos expériences ? Et nous est-il alors possible de se montrer telle que nous sommes, entièrement ?

Grandir avec un père violent peut créer deux habitudes (entre autres) : celle de vouloir briser et minimiser l’expression du masculin – sans discernement – y compris en soi, et celle de rechercher le lien avec le masculin que nous connaissons par « loyauté » envers son père (en réalité, par habitude). Que se passe-t-il si nous acceptons de faire de la place en nous en redonnant toute la responsabilité du comportement paternel au père, et de prendre toute la responsabilité de la conservation des habitudes ? Que se passe-t-il si nous acceptons d’abandonner le combat, de laisser le père tel qu’il est, et de s’ouvrir à toutes les manifestations du « père » juste, du masculin positif qui nous entourent ? Que nous arrive-t-il alors dans nos relations quotidiennes lorsque nous nous ouvrons et accueillons tous les « pères » justes, qui nous respectent ? Que se passe-t-il lorsque l’énergie du masculin est accueillie ?

Que se passe-t-il concrètement lorsque nous abandonnons nos habitudes de vie avec les féminins et masculins négatifs auxquels nous nous sommes identifiés et que nous prenons l’habitude de vivre avec les féminins et masculins positifs qui existent ? Que se passe-t-il lorsque nous acceptons d’accueillir la totalité de l’expérience en nous à partir de maintenant ?

Que se passe-t-il si je prends l’habitude d’accepter tout ce qui se présente à moi lorsque j’inspire ? La totalité de l’expérience ? Je remplis mes poumons bien autrement, mais pas seulement. Je fais aussi, et surtout, l’expérience que dans l’inspire, quelque chose inspire à travers moi, mon corps, et pas seulement dans les poumons. Et dans cet inspire totale, je fais l’expérience que ça s‘inspire (et pas seulement que ça inspire). Une boucle, un cercle. ça s‘inspire.

Que se passe-t-il si je prends l’habitude d’accepter que toute expérience est une proposition d’éveil ? Si je prends l’habitude d’accepter la totalité de chacune des expériences ?

Alors, comme un miracle, la grâce de ressentir s’élever en soi et à travers soi cette gratitude infinie d’avoir vécu toute la vie qui nous a été proposée, depuis le premier jour de conception jusqu’au dernier souffle, qu’elles qu’aient été et seront les expériences qui se sont succédées et continuerons de se succéder. Alors la grâce d’expérimenter que nous ne sommes pas ce corps mais que nous sommes avec lui.

Le vertige que nous n’existons pas, que seul « quelque chose » s‘existe.

Et cette gratitude est entière, soumise à aucune condition et restreinte d’aucune recherche de bénéfice secondaire. Et ce vertige ne procure aucune peur.

Nous ne possédons rien sinon notre responsabilité (en tant qu’individu, en tant que moi), tout le reste est en partage, car nous sommes tout. Nous comprenons que nous nous excluons de nous même lorsque nous excluons les autres (de leur place, de l’accès aux biens et service d’une société, de l’estime, de la rencontre, de notre écoute, de notre respect etc.). Nous nous incluons nous-même à nous-même quand nous accueillons la totalité de ce qui existe, quand nous accueillons l’autre.

Nous ne possédons rien si ce n’est notre responsabilité, tout le reste est en partage.

Nous sommes une totalité qui s‘expérimente. Nous sommes un regard qui se regarde.

Accepter l’expérience

S‘il y a peu de résistance à concevoir d’accepter totalement, entièrement une expérience que nous trouvons agréable, il est beaucoup plus difficile de concevoir d’accepter totalement, entièrement une expérience traumatique.

Alors que nous nous dissocions lors d’une expérience traumatique, il y a quelque chose de nous qui refuse l’expérience, toute l’expérience entière, et qui dit NON à tout ce qui est en train de se passer, y compris l’Amour et la Compassion qui sont aussi là, toujours présents.

C‘est ce NON total qui rend difficile la voie de la guérison, l’accès à une nouvelle vie. Au moment où on accepte enfin l’expérience entière de l’événement, qu’on ne rejette rien de cette expérience, qu’on la prend entièrement en soi, que l’on en accueille vraiment la totalité, alors s’ouvre un espace d’abandon et de guérison. Parce que l’on cesse de dire NON, et que l’on dit enfin OUI.

On ne dit pas OUI à l’expérience pour qu’elle se reproduise, pour la revivre, mais on dit OUI à l’expérience parce qu’on est tout petit face à l’expérience qui est si vaste. On s’incline simplement devant la toute puissance de la Vie et devant notre petitesse, parce que ce n’est pas notre NON qui va changer les choses. Au contraire, c’est notre OUI qui bouleverse tout. En disant OUI à la totalité de l’expérience, aussi traumatique soit-elle, il y a un espace qui s’ouvre à l’intérieur de nous. L’espace d’accueil de l’Amour inconditionnel qui est toujours là. Cet espace contient la guérison du traumatisme.

Les Constellations apportent à travers l’acceptation de sa propre responsabilité un accès à cet espace d’accueil. Lorsque le représentant peut enfin dire qu’il rend toute sa responsabilité à l’autre, et qu’en même temps il reprend toute la sienne, sans la définir, ni la circonscrire, il ne dit rien d’autre que ce OUI à l’expérience toute entière. OUI à ce qu’il refusait d’accueillir jusqu’à présent, OUI aux conséquences de cette acceptation (l’Amour et la Guérison) comme il atteste de prendre l’entière responsabilité des conséquences du NON initial qu’il avait exprimé jusqu’alors.

Le « Bourreau », retrouve toute sa dignité en reprenant sa responsabilité, il retrouve son intimité avec lui-même, son regard est à nouveau entier car il se voit enfin entier et voit enfin entièrement la « Victime ». La « Victime » retrouve sa dignité en reprenant sa responsabilité, elle goûte à nouveau à la paix avec ce OUI.

Se diffuse alors, petit à petit, cette intimité avec la Vie qui consiste à s’incliner devant sa toute puissance, à attester de notre petitesse, à accueillir l’ensemble d’une expérience – ce qui nous est plaisir, ce qui nous est souffrance, et de nous ouvrir à ce qui est plus grand que cette expérience et qui est contenue en elle.

Constellations Systémiques, Constellations de l’âme

Accueillir la vie telle qu’elle se présente, à chaque instant.

Au départ, il y a le silence. Puis une ouverture dans l’inconnu, avec confiance. Un mouvement que le corps exprime mais qui vient d’un endroit silencieux et immobile “en” nous. Quelque chose prend son envol, se libère, largue les amarres. Le corps s’ouvre, et quelque chose s’expanse dans un univers que l’on ne voit pas.

Et puis encore le silence.

Et lorsqu’une pensée apparaît, elle est vécu comme apparaissante. Et si une interrogation s’élève depuis le silence, tout en silence, et qui pourrait être traduite par “qu’est-ce qui pense ?” ou “à qui appartient cette pensée ?” ou “est-ce que Je pense ? » ce qui est perçu, compris, depuis le silence et en silence, c’est que cette pensée est un objet du mental, une carotte au bout d’un fil, qu’elle lui appartient entièrement, et que ce n’est pas Je qui pense. Je ne pense pas. Ce qui est expérimenté, c’est que dans le silence, cette pensée n’existe pas, cette envie-là n’existe pas, ce jugement n’existe pas, ce découragement n’est pas réel. Dans le silence, il n’y a pas de pensée. Je vis mais Je ne pense pas, Je suis et donc Je ne pense pas. Et lorsque la parole s’élève depuis le silence, elle est préformée par le silence, pas par la pensée. Impossible de savoir par la pensée ce qui va être dit.

Il y a une fragilité cardiaque. Depuis longtemps. Et puis ? Rien. Aucune envie de la soigner, aucune envie de faire quoi que ce soit pour, contre, avec, sans. Un premier infarctus a été expérimenté, traversé. D’autres ont suivi : ils ont été expérimentés. Et puis ? Rien, c’est tout. 

Il y a juste une pleine acceptation de ce que la Vie propose, une pleine acceptation de ce qui arrive, et de ce qui arrivera. Aucune idée de perte, aucun ressenti de manque, aucune urgence, seule la tranquillité de l’accueil de la Vie telle qu’elle est. Ce n’est pas l’Éveil, c’est très simplement une acceptation totale.

Il en va de même avec les Constellations du mouvement de l’âme. Ce serait passer à côté de leur magie et de leur beauté, que de ne pas voir toute la puissance qu’elles portent quand elles ne cherchent pas à satisfaire une envie, un projet, une urgence, un besoin, une peur, une angoisse, une valeur… Elles ont le pouvoir de laisser s’exprimer à nouveau le dessein de l’âme. 

Alors parfois, on assiste à l’accompagnement vers la mort d’un enfant par sa mère. La “guérison” vient de ce que tout le monde accepte enfin la mort prématurée de l’enfant ; cette acceptation permet enfin à la famille d’accompagner l’enfant tel qu’il le veut vraiment, jusqu’au seuil.

Alors parfois on assiste au départ d’un mari ou d’une épouse, d’un père ou d’une mère, alors que l’on était venu pour que ce départ n’ait pas lieu. Mais on s’incline devant ce mouvement sincère de l’âme : un destin est en cours de réalisation. 

Alors parfois on assiste à un cri “je ne veux pas guérir”, et on accepte enfin de l’accepter, alors qu’on était venu pour une ultime tentative. 

Le mouvement de l’âme n’est pas celui de la thérapie, il apparaît lorsque toute envie a disparu, et que seule persiste l’acceptation de la Vie telle qu’elle est. 

Le mystère grandit, un espace s’ouvre, et plus personne n’existe, seul ce que nous sommes réellement s’exprime.  

C‘est un « risque » à prendre, lorsque l’on vient pour une constellation. Le “risque” de ne pas voir son envie personnelle aboutir. Le « risque » que ce qui sera vécu sera une constellation du mouvement de l’âme. Le “risque” de ne vraiment pas savoir comment la constellation se déploiera pendant, et surtout après. 

Et c’est bien là toute la puissance de l’expérience qui est proposée : s’ouvrir à la Vie telle qu’elle se présente. S’abandonner dans ce qui nous porte, nous meut et qui nous précède.

L’incarnation

Notre incarnation sur Terre nous situe en un point infiniment petit et pourtant très vaste, qu’est l’intersection entre l’horizontalité et la verticalité de notre expérience.

La verticalité est notre expérience intime avec ce qui est plus grand que soi : la Terre, la Lune, le Soleil, les Etoiles, le Vent, l’ensemble du vivant, toutes les dimensions, le Souffle qui nous anime, le Silence.

L‘horizontalité est notre expérience intime de la société dans laquelle nous vivons : la famille, le travail, l’argent, la propriété, les événements historiques, la maladie,  etc.

Nous pourrions avoir envie d’imaginer un axe vertical et un axe horizontal. Ce serait prendre le risque d’imaginer une intersection en un centre géométrique. 

Parce que ce sont des dimensions infinies, il n’y a pas de centre. L’intersection est une position que nous occupons tout le temps. Nous pouvons croire en un manque dans l’une ou l’autre dimension.  Nous pouvons ressentir une frustration, un désir, de ne pas être davantage ici ou là. Ce qui nous empêche de vivre entièrement l’expérience de la densité que contient ce point minuscule. Ce qui nous jette parfois dans des quêtes.

L‘intersection est un Silence, un vide plein, une absence présente, une présence sans contours, une immobilité dans le mouvement, une solitude qui fait de nous une expression singulière de la totalité. Nous ne sommes pas une partie d’un tout, nous sommes cette totalité qui s’exprime dans une singularité. Nous sommes seuls : nous naissons seuls et nous mourrons seuls, et entre ces deux portes nous sommes seuls. L’univers entier est seul. C’est une autre façon de dire qu’il est Total, et que nous sommes toujours “Total”.

Les Constellations sont une des réponses possibles dans ces quêtes que nous menons, dans ce désir de réparer les liens perturbés avec ce qui est plus grand que nous ou avec les sociétés dans lesquelles nous vivons. Elles sont aussi une voie comme une autre pour explorer cette intersection. Ni plus, ni moins.

Daphne Labbé de Montais

Les 6 réalités des Constellations Systémiques et Symboliques

1 /

La première expérience qui est faite avec les Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques, c’est une expérience d’entraide, de présence à l’autre, bienveillante et authentique. C’est la première réalité des Constellations Systémiques et Symboliques. C’est cette première réalité qui nourrit chaque individu qui vient faire une constellation familiale. Cette expérience que le groupe est bon. Que l’Autre est bienveillant, qu’il sait aider à sa juste place, qu’il ne juge pas, qu’il est volontaire, présent, véritable et authentique.

Cette expérience de l’Autre est forte et puissante. C’est le premier cadeau des Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques. Une expérience du groupe réparatrice, bienfaisante. Une expérience de l’Autre comme un Autre en qui on peut avoir confiance, un Autre qui est bon, qui nous aide et qui nous aime.

2/

La deuxième réalité des Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques, c’est celle de la réalité du « champ », cet espace matérialisé à l’intérieur duquel les Constellations ont lieu. Lorsqu’on est sélectionné pour être représentant, et que l’on pose le pied dans « le champ », tout devient différent. Nos idées sont nouvelles, nos perceptions sont différentes, nos envies sont extraordinaires au premier sens du terme, et nous ressentons à quel point nous ne sommes plus notre « Je » habituel mais bien le représentant (ou l’expression, ou la manifestation) de ce que nous représentons. Cela enlève toute ambigüité et que même si les « histoires » résonnent avec nos propres « histoires », la représentation et les sensations que nous ressentons nous rassurent et nous indiquent bien que nous ne mélangeons rien.

3/

Nous sommes dans un autre espace-temps, ce n’est pas celui de la psychologie, ce n’est pas celui du mental, ce n’est pas celui non plus de notre univers cognitif, c’est celui de l’âme, de l’Esprit, de notre Soi supérieur, de tous les symboles à l’oeuvre en nous. Ce qui est réalisé dans cet espace-temps, les réparations qui sont faites, les résolutions, les transformations se manifestent dans notre mental, dans notre psychée, dans notre univers cognitif, dans notre corps aussi. Elles se manifestent aussi dans notre intuition, dans chacun de nos sens, dans nos liens quotidiens avec notre incarnation : le fait d’être vivant, sur Terre dans notre verticalité, en Société dans notre horizontalité, étant la Nature nous-même. Cela nous change et ça change notre vie, ça change nos relations que nous entretenons avec les autres, quels qu’ils soient, ça change notre façon de travailler. Nous nous exprimons autrement, notre corps s’exprime différemment, et ce qui affleure au bout de nos lèvres, c’est bien notre Etre, ce que nous somme réellement. C’est cette troisième réalité des Constellations Familiales, celle de se passer dans un espace-temps différent et pourtant de se réaliser et de se manifester dans notre vie quotidienne, dans ce que nous sommes et dans nos relations, dans ce que nous vivons intimement, qui les rend si merveilleuses, si fondamentales et si importantes dans un chemin de vie.

4/

Les Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques sont une rencontre initiatique. C’est comme un voyage qui nous décolonise l’Esprit. C’est comme un maître que nous rencontrons et qui ouvre une brèche en nous pour l’éternité. C’est un ciel étoilé. C’est toute la beauté de l’Univers, du Monde, et c’est aussi son mystère qui se dévoile dans les Constellations Familiales et Systémiques. Chacun peut faire l’expérience de ce qui le dépasse, de ce qui l’anime et de ce qui souffle à travers lui et qui le relie à une origine difficilemet disible mais réellement expérimentable. C’est la quatrième réalité des Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques, de nous donner à expérimenter tout ce qui nous dépasse, tout ce qui est plus grand que nous, tout ce qui est si mystérieux ; notre reliance à tout cela, à ce Mystère qui nous anime et qui fait que nous sommes en vie.

5/

La cinquième réalité des Cosntellations Familiales, Systémiques et Symboliques, c’est qu’elles s’appellent Constellations Familiales mais que, bien entendu, il n’y a pas que les relations familiales qui sont travaillées dans les Constellations. On pourrait simplement dire les Constellations Systémiques et Symboliques et cela suffirait amplement. Car ce qui est reconnu et ce qui est exploré, ce n’est pas que la personnalité égotique, c’est aussi notre essence, ce que nous sommes, ce qui Est tel que cela Est. Et comment tout cela est en réseau avec tout. Ainsi tout peut être mis en représentation : la famille, les animaux, les éléments, les collègues de travail, l’argent, la peur, l’amour, les émotions, les sentiments, les différents règnes, les concepts… Car tout est système et, surtout, parce qu’il n’y a que sur cette planète que nous sommes les filles ou les fils de quelqu’un, les parents de quelqu’un. Avant cette porte de la naissance et après celle de la mort, nous ne sommes plus les parents de qui que ce soit ni les enfants de qui que ce soit. Et en même temps, nous sommes bien tous, les uns et les autres, unis.

6/

C’est la sixième réalité des Constellations Familiales, Systémiques et Symboliques : c’est parce que nous naissons seuls, que nous mourrons seuls et qu’entre ces deux portes nous sommes seuls ; c’est parce que l’Univers entier est seul, que nous sommes entiers. Nous sommes pleins. Nous sommes tout l’Univers dans une expression singulière de celui-ci. Et c’est parce que nous sommes l’Univers tout entier que nous pouvons représenter et tout manifester : nous laissons l’expression singulière de quelqu’un d’autre, d’un autre être vivant quel qu’il soit, d’un concept, d’une chose, se manifester dans notre totalité et mettons en sourdine l’expression singulière que nous sommes.

C’est un outil que je trouve absolument extraordinaire et merveilleux. Que j’explore et j’intègre à ma façon, intimement, et que j’aime partager. Et c’est simplement parce que j’aime les Constellations Familiales et Systémiques que j’en anime. Il n’y a pas d’autres raisons.

Etre Libre

Etre libre, c’est d’abord le devenir ou plutôt retrouver notre liberté, celle qui est née avec nous, celle qui était avec nous avant nous, celle qui sera avec nous à notre mort, celle qui sera avec nous après notre mort, celle qui EST ce que nous sommes véritablement.

Ce chemin intime de retrouvailles, d’expérimentations, de connaissances, de verticalisation n’est possible que dans la rencontre avec notre environnement extérieur : les autres, ceux qui nous aiment, ceux qui ne nous aiment pas, ceux qui veillent sur nous, ceux qui nous abandonnent, mais aussi le soleil, la lune, la terre, les sources, le feu, l’air, les minéraux, la végétation, les autres animaux, et encore le système social, le système politique, et encore et surtout cet Autre que nous sommes à nous-mêmes, ce mystère que nous sommes souvent pour nous-mêmes.

Il n’y a pas de système politique ou social plus favorable à la découverte, l’expérimentation, la manifestation de notre liberté d’être qui nous sommes. Ils sont tous propices et proposent tous, qu’ils soient licencieux ou totalitaires, les conditions dont nous avons besoin pour nous verticaliser et retrouver notre liberté.

Aucun système nous empêche de devenir des Hommes, aucun système ne favorise plus qu’un autre cette aventure. Car être libre ne dépend pas de ce qui nous entoure, mais de la relation que nous tissons avec ce qui nous entoure ; des positions, des postures, que nous prenons, quelles que soient les conséquences, vertueuses ou funestes.

 Il peut être tout aussi difficile de trouver le chemin de la liberté dans une société licencieuse, où tout est accessible, abondante, consumériste, divertissante, que dans une société totalitaire, moralisatrice, à la structure sociale verrouillée. 

Etre libre, incarné, enraciné, relié, expérimenter cette vibration qui nous traverse, nous informe, nous anime, voilà l’objet des Constellations Familiales et Systémiques comme de toute thérapie.

Résilience

L‘être humain est une espèce qui vit, se déploie, s’épanouit, se nourrit, se renforce, se protège, grandit, dans sa relation à un groupe. Sans le soutien, les appuis, les soins, l’écoute, les sourires, les câlins, les ressources, les biens, les pensées, les paroles du groupe, il meurt. Le bannissement vouait l’homme à la mort, sinon à la perte de son humanité.

Aujourd’hui encore, le petit d’Homme devient Homme grâce au groupe, et il en sera toujours ainsi, dans les relations de proximité, dans les relations affectives, dans les relations de dépendance, et dans l’émancipation de son groupe d’origine. Car il y a toujours une émancipation, elle est indispensable. L’Homme se choisit d’autres groupes et peut fonder son propre groupe, il peut rester sur la terre de ses ancêtres, ou bien trouver une autre terre ; mais là où il pose son âtre, c’est là où d’autres Hommes sont appelés à vivre ou vivent déjà. Et c’est aussi là qu’il peut nourrir ses liens avec son groupe d’origine.

Lorsque les relations avec le groupe sont faibles (en nombre), superficielles (en qualité), enfermantes (dépendance VS autonomie), alors l’Homme se sent en insécurité. Il s’agit de cette insécurité ancestrale qui mine nos appuis, notre résilience, notre créativité. Car l’Homme se sait fragile et vulnérable. Il a besoin de se sentir en lien, dans des liens nourrissants et soutenants. Et quand l’Homme ne peut subvenir à ses besoins en toute autonomie par une activité dont il peut échanger les produits quels qu’ils soient (matériels ou immatériels), alors une autre insécurité vient s’ajouter à la première, celle de sa valeur, de sa participation à la vie du groupe, de sa fabrication du monde de l’Homme.

On voudrait détruire un Homme, on ne s’y prendrait pas autrement qu’en diminuant drastiquement ses relations sociales, affectives, symboliques et en supprimant son autonomie, sa capacité de subvenir à ses besoins par son travail ou son implication dans le groupe.

Alors quand le système élargi de la nation met en péril ces deux fondements à la sécurité de l’Homme, et si les groupes restreints dans lesquels l’Homme vit sont des systèmes de même nature, ils rentrent en résonance et s’alimentent les uns les autres, et l’Homme s’effondre.

Mais si les groupes dans lesquels l’Homme vit sont des systèmes forts et résilients, contrebalançants le système de la nation, alors l’Homme peut continuer de se déployer, de sentir des appuis solides contre lesquels prendre son élan pour offrir toute sa créativité au monde.

Et quand le système élargi garantit la liberté d’appartenir au groupe, de travailler, d’échanger, de s’émanciper et que les groupes restreints ont des systèmes de même nature vertueuse, alors tous les groupes gagnent en créativité, en adaptabilité, en épanouissement, en résilience, en harmonie, en homéostasie.

Quels que soient les déséquilibres du groupe élargi, il est possible de rendre les systèmes dans lesquels nous évoluons propices à la résilience, propices à l’épanouissement. Il est possible de les rendre soutenant et sécurisant pour contrebalancer les effets des groupes élargis auxquels nous appartenons.

Et l’histoire fabrique l’Histoire.